Depuis ces dernières semaines, on assiste à l’émergence d’un nouveau variant du BTV8, agent de la FCO, manifestement plus pathogène que sa souche antérieure. Ce variant est apparu dans le sud du Massif Central qui compte déjà plus de 500 foyers, sa présence est déjà confirmée dans le Puy-de-Dôme, et plusieurs suspicions sont en cours dans d’autres départements. La France n’étant pas indemne de BTV8, cette émergence n’entraîne pas de conséquences commerciales supplémentaires (vaccination à l’export), mais fait courir aux éleveurs français le risque de pertes sanitaires comparables à celles rencontrées lors de la survenue du BTV8 en 2006, 2007 et 2008. Toutefois les éleveurs disposent aujourd’hui des vaccins contre le BTV8 pour protéger leur cheptel, notamment s’ils sont exposés à des animaux susceptibles d’être contaminés (échanges de bovins, concours, rassemblements).
Rappelons que la prévention vaccinale doit se faire en amont de la contamination pour être efficace.
La Maladie Hémorragique Epizootique (MHE) provoque apparemment moins de dégâts sur les animaux, mais ses conséquences commerciales sont dramatiques, puisque tous les bovins, ovins et caprins situés dans les 150 km autour des foyers se voient privés de débouchés au sein de l’UE. Les 3 foyers apparus récemment dans les Pyrénées risquent d’essaimer rapidement si aucune mesure sérieuse n’est prise pour limiter les échanges entre zone réglementée et zone encore indemne.
Ces 2 maladies sont véhiculées par des moucherons piqueurs (Culicoïdes), transmission difficile à maîtriser, même avec des traitements insecticides. Les mesures officielles actuelles (transport possible entre zones sous couvert d’une désinsectisation) sont manifestement insuffisantes pour assurer la maîtrise de la diffusion de ces maladies.
Aussi les GDS de BFC recommandent vivement à tous les éleveurs de la région d’éviter d’échanger des animaux, même temporairement (concours), avec les zones atteintes, à savoir le Massif Central et le Sud Ouest.
Le premier foyer de MHE dans notre région portera une lourde responsabilité pour ses conséquences commerciales qui impacteront tous les éleveurs et la filière, et il n’est sans doute pas utile de prendre ce risque.