Le dispositif OMAR permet de surveiller l’évolution des mortalités sur la base des notifications des éleveurs et des remontées des équarrissages. Il permet notamment de repérer les zones touchées par une surmortalité jugée anormale par rapport aux années antérieures.
Ce dispositif a été utilisé par l’ANSES pour évaluer l’impact des virus émergents de la MHE et du BTV8 en terme de mortalité dans 2 départements touchés par la MHE, les Pyrénées-Atlantiques (64) et les Hautes-Pyrénées (65), et 2 départements touchés par le nouveau variant du BTV 8, l’Aveyron (12) et le Cantal (15).
Cette analyse permet de visualiser l’émergence des problèmes cliniques liés au passage de ces 2 virus et le graphique ci-dessous illustre bien l’émergence des surmortalités dans les départements touchés par ces 2 virus, en comparaison des départements non touchés, avec parfois un quasi doublement du nombre de carcasses de bovins adultes enlevées pour l’équarrissage.
Evolution de la proportion du nombre hebdomadaire de départements en alarme pour les bovins de plus de 24 mois pour la période août-septembre-octobre (de semaine 31 à 43) avec différentiation entre les départements touchés et non touchés par la FCO et/ou la MHE (avec inclusion au fur et à mesure des dates d’atteinte)
En conclusion, les auteurs constatent qu’il y a une concordance temporelle forte entre la diffusion de ces deux maladies dans les départements et les surmortalités observées.
Il convient de noter que les analyses de données de mortalité se limitent à la période août, septembre et octobre 2023 et qu’il sera utile d’observer la situation de la mortalité les mois suivants.
On peut aussi relever que les premières surmortalités observées ont commencé dès le mois d’août, ce qui signe sans doute une circulation virale active au cours de l’été.
Rappelons que si la MHE ne dispose pas de vaccin à ce jour, il existe des vaccins efficaces contre le BTV 8, qu’il faut administrer avant l’arrivée du virus.
Rappelons également qu’un premier cas de BTV8 a déjà été signalé en Saône-et-Loire en 2023. Ce virus est donc déjà présent dans notre région.