Mise en place du Programme National d’Eradication et de surveillance (P.N.E.S.) des maladies des poissons (NHI et SHV) en Bourgogne-Franche-Comté
Le P.N.E.S.
Le P.N.E.S. concerne deux pathologies virales de poissons, la nécrose hématopoïétique infectieuse (NHI) et la septicémie hémorragique virale (SHV). Il s’agit de dangers sanitaires de première catégorie.
Ces deux maladies sont en effet susceptibles de porter atteinte grave à la santé de certains poissons dits sensibles et de mettre gravement en cause, par voie directe ou par les perturbations des échanges commerciaux qu’ils provoquent, les capacités de production de la filière piscicole.
Pour autant, elles ne sont pas transmissibles à l’homme et n’ont pas d’impacts sur les autres filières de production animales ou végétales.
Le P.N.E.S. a pour objectif la qualification indemne de S.H.V et de N.H.I du territoire national grâce à la mise en place d’un dispositif national de prévention, de surveillance et de lutte contre ces maladies. Il fait l’objet d’un arrêté ministériel précisant les modalités de sa mise en œuvre envisagée de façon progressive ; en fonction des besoins exprimés par les pisciculteurs.
Le choix d’entrer dans le P.N.E.S est une démarche volontaire.
Le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt (M.A.A.F.), la Direction Générale de l’Alimentation (D.G.A.L.) sont en charge du déroulement du programme.
L’instruction technique apporte les précisions sur le programme national de prévention, d'éradication et de surveillance (PNES) de la septicémie hémorragique virale (SHV) et la nécrose hématopoïétique infectieuse (NHI) mis en œuvre en vue d'obtenir la qualification indemne de ces maladies sur l'ensemble du territoire métropolitain à la suite de la publication de l'arrêté du 27 juin 2018 (relatif à la préparation et la mise en œuvre d'un programme national d'éradication et de surveillance de la septicémie hémorragique virale et de la nécrose hématopoïétique infectieuse).
Depuis 2018, les pisciculteurs possédants un numéro d’agrément zoosanitaire, se portent volontaires pour la mise en place du P.N.E.S. en Bourgogne-Franche-Comté, afin d’obtenir la qualification indemne de l’ensemble de la région. En effet, on observe aujourd’hui la qualification de petits compartiments ou de petites zones et non de l’ensemble du territoire de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Des foyers récurrents de SHV au cours des dernières années dans la région, ont conduit la section aquacole Franche-Comté/Bourgogne du GDS à s’engager dans le P.N.E.S. pour mieux protéger son territoire. La présente demande est donc effectuée par le GDS. Elle est accompagnée des engagements des détenteurs d’AZS volontaires de la région.
La validation éventuelle du programme par le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation permettrait sont inscription en annexe de l’arrêté ministériel et le rendrait obligatoire sur le territoire considéré.
Le P.N.E.S. facilitera les démarches de qualification de grands territoires en rendant obligatoire la surveillance ciblée des fermes aquacoles, ainsi que le respect des règles d’introduction de poissons vivants par les détenteurs situés en zone en cours de qualification (catégorie 2) et qualifiée (catégorie 1).
Il permettra en outre à l’Etat français de solliciter des aides au titre du FEAMP ce qui peut s’avérer particulièrement utile en cas de découverte de foyers. En effet, les éventuels foyers de S.H.V. et N.H.I. qui pourraient être identifiés lors du programme seront systématiquement éliminés et indemnisés de façon à couvrir les pertes financières réelles pour les entreprises.
La qualification indemne de S.H.V. et de N.H.I. de l’ensemble de la région Bourgogne-Franche-Comté, permettra :
La pisciculture continentale de Bourgogne-Franche-Comté réalise chaque année environ 5 % de la production française de salmonidés et de poissons d’étangs. Les espèces sensibles présentes sont les salmonidés (Truite arc-en-ciel et Truite fario) et le brochet.
La production annuelle d’espèces sensibles à la N.H.I et S.H.V est de l’ordre de 1000 tonnes. Les poissons sont très majoritairement transportés vivants à destination des différents marchés.
La région est particulièrement concernée par les échanges frontaliers et le transit d’espèces sensibles ou vectrices.
L’activité de pêche de loisirs implique l’introduction dans le territoire d’espèces extérieures potentiellement vectrices, voire sensibles telles que le brochet.
Dans la région Bourgogne-Franche-Comté, la section aquacole du GDS BFC a dénombré en activité :
Pour poursuivre la qualification sanitaire de la Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre d’une PNES, il a été décidé de qualifier dans un premier temps les piscicultures par zones. Sept zones ont été identifiées pour la première tranche du programme de surveillance, totalisant 10 salmonicultures (dont une déjà qualifiée) :
La qualification entraîne des limitations au niveau des introductions de poisson dans la région, étant donné que les poissons introduits sensibles ou vecteurs doivent être indemnes de NHI et SHV ou provenir de piscicultures ou zones également en cours de qualification.
Le programme choisi est le programme de qualification court en 2 ans. Le programme est prévu en 4 phases :
Le programme de qualification de l’ensemble de la région démarrera lorsqu’il y aura un nombre suffisant de volontaires pour atteindre 60 % des détenteurs d’AZS sur tout le territoire de la région Bourgogne-Franche-Comté qualifiés ou en cours de qualification
La fin des protocoles de qualification est fixée au 31/12/2021 pour toutes les piscicultures nécessitant une surveillance ciblée
A partir du 01/01/2022 :
Pour les sites détenant des espèces sensibles : deux prélèvements de 75 poissons et 2 visites sanitaires par an pour les sites détenant des espèces sensibles.
Coût global (en € HT) par site sur 2 ans (avec espèce sensible) :
Pour deux années de plan |
Quantité / an |
Tarif global sur 2 ans (1) |
Part prise en charge dans le PNES |
Reste à charge de l’éleveur |
Analyses |
2 X 75 poissons 1 608 € / an |
3 216 € |
1 608 € (50%) |
1 608 € |
Visites vétérinaires (2) |
2 visites, soit 2 x 226 € = 452 € HT |
904 € |
4 x 53 = 212 € |
692 € |
Total (3) |
4 120 € |
1 820 € |
2 300 € |
(1) Selon un tarif du laboratoire départemental d’analyses du Jura (LDA39) en 2018
(2) Les honoraires sont variables : de 0 (cas ou la visite est offerte par le fournisseur d’aliment) à 660 €, montant non bloqué le plus cher relevé, moyenne à 260 €
(3) Moyenne avec la prise en compte d’honoraire