La Loi de Santé Animale (LSA), Règlement européen entré en vigueur le 21 avril 2021, vise à moderniser la gestion des maladies animales (et de la sécurité sanitaire) dans les Etats membres. Elle vient harmoniser ce qui ne l’était pas encore et renforcer certaines règles et certaines obligations de biosécurité pour les éleveurs et les négociants.
L’Union Européenne a reconnu le programme français d’éradication de l’IBR. Avec la LSA, l’essentiel des cheptels qualifiés « troupeau indemne d’IBR » conservent leur qualification. En revanche, certaines règles lors des mouvements des bovins et des protocoles d’analyses en prophylaxie sont modifiés. De manière générale, la règlementation se durcit pour les élevages non indemnes et elle s’allège pour les élevages indemnes.
Le maître d’œuvre désigné du dispositif IBR est l’Organisme à Vocation Sanitaire. C’est donc le GDS qui est en charge des modalités d’obtention des statuts des troupeaux en matière d’IBR, et de leur maintien.
Cette action bénéficie du financement de la région Bourgogne Franche-Comté.
Objectif final français : atteindre 99,8 % des troupeaux indemnes en 2027 et permettre à la France d’acquérir le statut indemne en IBR (comme c’est déjà le cas aujourd’hui en Brucellose, Leucose et Tuberculose).
Tous les élevages se voient obligatoirement attribués l'un de ces quatre statuts :
Le GDS conduit une expertise sur la base de la situation sanitaire de l’élevage (résultats d’analyses en lien avec la prophylaxie annuelle ou le contrôle à l’introduction et l’origine des animaux …).
Situation au 01/01/2022, en pourcentage d'élevages :
21 |
25 |
39 |
58 |
70 |
71 |
89 |
90 |
BFC |
|
% ateliers qualifiés indemnes |
94,1 % |
99,2 % |
99,0 % |
88,9 % |
97,9 % |
93,3 % |
94,8 % |
100 % |
95,1 % |
% Ateliers positifs (hors dérogataires) |
3,0 % |
0,1 % |
0,4 % |
5,3 % |
0,4 % |
2,3 % |
2,4 % |
0 % |
2,0 % |
Le maintien du statut attribué à l’élevage est garanti par les mesures concernant la prophylaxie annuelle obligatoire et celles concernant l’introduction d’un bovin, dont le GDS est également le gestionnaire délégué.
L’analyse de sang ne porte désormais que sur une fraction des animaux pour un troupeau indemne de plus de 40 têtes. En revanche, la prophylaxie s’alourdit pour les élevages non qualifiés. Le dépistage sur sang individuel entraîne des frais d’analyses plus importants.
Le tableau suivant précise les analyses attendues en fonction du statut du troupeau au 1er novembre :
|
Élevage Non Indemne |
Élevage qualifié Indemne depuis 3 ans OU MOINS |
Élevage qualifié Indemne depuis au moins 3 ans * |
Atelier laitier |
Tous les bovins de + de 12 mois
Analyses individuelles = durcissement |
6 analyses /an = durcissement
Lait de tank (LGM) |
1 analyse /an = allègement *
Lait de tank (LGM) |
Atelier allaitant |
Tous les bovins de + de 12 mois
Analyses individuelles = durcissement |
Tous les bovins de + de 24 mois = maintien
Analyses mélange |
40 bovins de + de 24 de mois = allègement *
Analyses mélange |
Le GDS recommande d’éliminer au plus vite les animaux infectés ou vaccinés encore présents dans le troupeau. Puis de réaliser, un mois minimum après le départ du dernier bovin positif, un premier dépistage sur les bovins de plus de 12 mois, pour amorcer le processus de qualification ou un dépistage exhaustif de tous les bovins en une seule fois.
Certains troupeaux indemnes depuis longtemps ne sont pas éligibles à cet allègement (*) car concernés par au moins l’une des situations suivantes :
Quelque soit la qualification de l’élevage, tout résultat non négatif doit faire l’objet d’une gestion : sortie de l’animal (transport direct et sécurisé vers l’abattoir) ou vaccination.
En dehors des élevages infectés, la vaccination n’est pas conseillée par le GDS puisqu’elle va à l’encontre de l’objectif du programme. Il faut noter qu’un élevage qui vaccine acquiert automatiquement le statut « En cours d’assainissement » et que les conditions de sortie des animaux sont restrictives (voir à la suite).
Les élevages infectés détenant moins de 10 % de bovins infectés ou vaccinés sont tenus d’éliminer ces bovins positifs dans l’année qui suit.
Plan d’assainissement IBR (PIA) :
Le GDS apporte son soutien technique et financier aux éleveurs en cours d’assainissement qui s’engagent dans un plan individuel d’assainissement (PIA) jusqu’à l’obtention de la qualification « Troupeau indemne IBR ».
Un élevage indemne peut vendre à tous les élevages, en revanche, il ne peut introduire QUE des bovins issus de cheptels indemnes :
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Destinations possibles |
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Statut du troupeau d’origine |
Indemne |
Contrôle sérologique individuel entre 15 à 30 jours après l’introduction * |
Tout élevage |
Non Indemne |
Avant départ : quarantaine et contrôle sérologique individuel au cours de la quarantaine.
+ Contrôle sérologique individuel entre 15 à 30 jours après l’introduction |
Tout élevage SAUF Elevage indemne et Elevage en cours de qualification |
* Voir paragraphe : introduction d’un bovin
BIOSÉCURITÉ : L’IBR est d’abord une maladie qui s’achète !
Un élevage qui viendrait à s’infecter en IBR aurait un long chemin à parcourir pour recouvrer le statut « troupeau indemne d’IBR ». Il convient donc d’être vigilant et de bien prendre en compte le risque sanitaire lors de l’introduction d’un bovin dont les conditions de transit ne seraient pas connues !
Les animaux positifs ou vaccinés ne peuvent quitter un élevage qu’à destination de l’abattoir ou d’un atelier d’engraissement en bâtiment de statut officiel dérogataire (et si non associé à un atelier d’élevage). Ils portent une étiquette orange « BOVIN POSITIF IBR » sur leur ASDA, pour être identifié dans le circuit commercial.
Les animaux issus d’un cheptel Non conforme en IBR ne peuvent quitter l’élevage qu’à destination de l’abattoir.
Il est recommandé de prendre contact avec son GDS afin de s’assurer de la gestion à appliquer dans son cas particulier.