Mouche Wohlfahrtia magnifica : appel à la vigilance
mis en ligne le 07 septembre 2020
Le Groupement de Défense Sanitaire de la Nièvre tient à informer les éleveurs ovins sur l'apparition d'une mouche appelée Wohlfahrtia magnifica dont les premiers signes cliniques ont été détectés en région Nouvelle-Aquitaine. Cette mouche peut avoir de graves conséquences sur la santé du troupeau. Explications :
Il n'y a pour l'heure pas d'urgence dans la région BFC ni dans notre département, mais il faut commencer à faire connaissance avec cette maladie appelée Wohlfahrtia magnifica. C'est une maladie parasitaire due à l'infection cutanée par des larves de mouches. Elle est présente depuis quelques années en Nouvelle Aquitaine dans les départements de la Vienne, de la Haute-Vienne et en Charente.
L'espèce ovine est la plus fréquemment atteinte mais des cas sont également observés dans d'autres espèces : bovins, équins porcins, canins. Il existe une grande variabilité du nombre d'ovins atteints par cheptel : de quelques-uns à un très grand nombre (jusqu'à 30 %). Les conséquences pour le troupeau peuvent être catastrophiques pour la santé et le bien-être à la fois des animaux mais aussi des éleveurs : grande fragilité des animaux atteints, temps considérable à consacrer aux soins des animaux et perte de production.
Par ailleurs au même titre que la FCO, c'est une maladie qui se transporte via l’ introduction d animaux. Il convient donc de vérifier les bêtes avant de les acheter. « Avec cette nouvelle mouche, il y a donc désormais deux types d'insectes à connaître (voir encadré). Il est important pour les éleveurs de ne pas le négliger » estime Dominique Boucher, la présidente de la section ovine du GDS.
Tout d'abord que cette mouche apprécie un climat chaud et sec. La période de mi-mai à fin octobre est donc une période particulièrement propice au développement de larves. Ces dernières se déposent sur un animal vivant en particulier les ovins sur des zones délainées humides en privilégiant les zones cutanées abîmées et les plaies. Le cycle larvaire comporte trois stades et dure entre cinq à 8 jours. La dernière partie du cycle a lieu dans le sol d'où émerge la mouche.
En fin de saison, cette phase est plus longue et la mouche émerge au printemps suivant. La difficulté, c'est que le comportement de ces insectes est discret et fugace et elles ne sont pas ou peu visibles sur les animaux. Ces larves blanches pénètrent dans les tissus et principalement au niveau de l'espace interdigité, de la vulve, des plaies, du conduit auriculaire (orifice en général…)
Les signes cliniques se manifestent en général par des douleurs intenses et des démangeaisons occasionnant une perte d'appétit (brebis creuse), des boiteries (pas toujours marquées) et des surinfections. Le refus de saillie peut également survenir en cas d'atteinte de la zone génitale.
Avant d'envisager le traitement, il faut d'abord tout au long de l'année avoir une bonne maîtrise des facteurs de risques liés à la conduite de l'élevage. Il faut tout d'abord gérer efficacement les affections du pied en lien avec le protocole défini avec le vétérinaire. Il faut également favoriser la bonne hygiène lors de la pose d'éponges pour limiter les écoulements vaginaux qui peuvent être une porte d'entrée à la maladie.
De manière générale, veillez à apporter un soin adapté à la moindre plaie, même minime. Étant donné que ces mouches ne pénètrent pas dans les bâtiments, il est important de rentrer les animaux concernés le temps de les traiter.
Il est possible en traitement préventif d'appliquer des répulsifs de même manière que l'antimoustique chez les humains.
En cas de plusieurs couches de larves, pour que le produit aille profondément, retirer les premières larves à la pince (éviter le curetage qui abîme les chairs, et ne pas laisser au sol des larves, au risque de favoriser la poursuite du cycle de développement de la mouche). Appliquer la dose de produits préconisée par le protocole d'emploi, directement sur la lésion et les larves. Le lendemain, vérifier la disparition de toutes les larves mortes au fond des blessures et cavités creusées. Si nécessaire, extraire manuellement, à la pince, les larves mortes restantes pour éviter la surinfection. Appliquer une préparation favorisant l’hygiène et l'évolution favorable de la plaie : Antiseptiques et cicatrisants dispositif sous de multiples formes.
« En cas de doute, il faut réagir très vite car la brebis peut mourir en deux jours de toxémie et de scepticisme. Il est important de contacter dès que possible son vétérinaire afin de mettre en place un protocole de soin » conseille Dominique Boucher, la présidente de la section ovine du GDS 58.
« Il existe désormais deux types de mouches à connaître : la Lucilia sericata qui est plus connue dans le monde agricole et qui se dépose aussi sur les cadavres d'animaux. La Wohlfahrtia magnifica au contraire, s'attaque sur les animaux vivants. Afin d'éviter toute confusion, il ne faut pas hésiter à contacter la section ovine du GDS et son vétérinaire habituel » martèle Dominique Boucher, la présidente de la section ovine du GDS 58.
voir la plaquette descriptive de Wohlfahrtia magnifica : ICI