Prévenir, plutôt que guérir
mis en ligne le 17 décembre 2020
Rédaction de Dominique Gouhenant, pour LA TERRE DE CHEZ NOUS
Malgré la crise sanitaire et certaines angoisses qu’elle procure ou encore la défection de personnes touchées par la Covid-19 ou consignées en tant que cas contact, la formation initiée par les sections ovine et caprine du GDS de Bourgogne-Franche-Comté a pu se tenir, ce jeudi 3 décembre, dans les locaux de l’Etablissement de l’élevage à Velesmes-Essarts – un lieu central – permettant à douze éleveurs de venir suivre la formation Eleveurs, infirmiers de son troupeau.
Cette formation est d’autant plus importante que bon nombre d’éleveurs sont aussi utile aux doubles actifs et qu’aux professionnels qui disposent de troupes plus conséquentes.
Les éleveurs de petits ruminants étant très autonomes, autant leur donner des armes pour parer au plus pressé. Chaque année, le GDS B.-F.-C. organise, une formation ; cette session Eleveur, infirmier de son troupeau est proposée dans sa nouvelle version pour la première fois. Elle est conjointe aux éleveurs de chèvres laitières et de moutons destinés à la viande.
Et pour ce rendez-vous, Vincent Negny, vétérinaire praticien à Tramayes dans le Charolais (Saône-et-Loire) est appelé à la “rescousse”. Membre du Groupement technique vétérinaire et spécialisé en caprins et en ovins, il intervient en formation pour la première fois en Franche-Comté. Cela ne l’empêche pas de s’adresser avec une réelle aise aux éleveurs comtois.
Conditions sanitaires oblige, les participants sont tenus à distance les uns de l’autre et l’homme de l’art semblerait presque tourbillonner dans cette salle de réunion afin que chaque participant puisse entendre son propos. Mais là n’est pas l’essentiel. Il n’est pas question d’un monologue ; juste de présenter quelques notions pour alimenter les échanges. « Ce matin, c’était comme un match de ping-pong. » Il suffit de suivre quelques commentaires : « Chez moi, j’ai ci ; et chez moi, j’ai çà. » Il y a du grain moudre dans cette formation.
« Je vous invite à bien observer votre troupeau pour prévenir les maladies », suggère Vincent Negny. « Il faut savoir réagir seul tout en reconnaissant ses propres limites », insiste le vétérinaire du GTV. « Il vaut mieux recourir à un vétérinaire avant que le “feu” ne se propage dans son élevage. » L’observation se fera de manière méthodique : d’abord une vue d’ensemble de la troupe, puis l’animal au sein de ce groupe et enfin, un examen individualisé.
Celui-ci consiste à appréhender tous les postes de la tête à la queue : l’état d’une éventuelle diarrhée, les yeux et plus précisément la couleur de la troisième paupière, les muqueuses, la respiration, la température, les pattes, la mamelle, la bouche, la vulve et le flanc « pour voir si la panse est bien remplie. ».
En complément, d’autres interrogations doivent alerter l’éleveur : l’eau, le sel, l’ambiance du bâtiment, le parasitisme… Au fil des échanges, les présents parlent de mise bas avec une épreuve pour le nouveau-né, d’avortement, de paratuberculose ou encore d’entérotoxomie… « Je voudrais aussi que vous pensiez à veiller à la gestion des risques à l’introduction. »
Après le travail en salle, une mise en situation se pratique sur une exploitation sise à Torpes. Tous ces “commandements” sont déroulés lors de cette fin de séance. Utile pour appréhender tous les gestes qui sont utiles pour la gestion de son troupeau. Il s’agit de manipuler quelques outils comme le thermomètre encore le réfractomètre.
Nouvellement installés en caprin, des jeunes sont venus acquérir les bons gestes pour mieux observer les animaux et mieux repérer un animal malade. Du côté des éleveurs ovins, certains vont se mettre à asseoir leur brebis malade pour mieux la détailler et s’engager sur un bon pronostic pour agir correctement dans le temps. Notamment autour du parasitisme. Ce sera vraisemblablement le prochain thème de formation de la section GDS Bourgogne-Franche-Comté.