Etude SalmoDu Vac : vaccination contre les salmonelles
mis en ligne le 21 avril 2023
Les GDS du Doubs et du Jura ont souhaité réaliser une étude épidémiologique rétrospective afin de contribuer à l’évaluation de l’intérêt de l’utilisation du vaccin SALMOPAST dans la prévention des symptômes de salmonellose ou de la contamination bactériologique du lait de tank dans les élevages bovins laitiers en AOP du Doubs et du Jura.
La salmonellose est une maladie bactérienne commune aux animaux et à l’être humain (zoonose), qui peut prendre des formes variables selon les espèces de salmonelles et les individus touchés, allant du portage asymptomatique à des cas cliniques graves (avortement, diarrhée, septicémie), chez les animaux comme chez l’Homme. C’est une des principales sources de Toxi Infections Alimentaires Collectives (TIAC).
De façon récurrente et diffuse, des élevages bovins AOP du Doubs et du Jura sont régulièrement confrontés à une contamination par Salmonella et particulièrement Salmonella Dublin. Ces contaminations sont susceptibles d’engendrer des cas cliniques et/ou une contamination du lait de tank, ce qui constitue alors un danger pour la santé publique et entraîne des pertes économiques pour l’élevage (cas clinique) ou les filières fromagères AOP du massif jurassien (tri des laits, analyses, destructions de fromages).
Afin de maîtriser ce risque les filières ont mis en place différents dispositifs, dont notamment un dispositif de surveillance régulier de recherche de salmonelles dans le lait de tank de chaque élevage, tandis que d’autre part les GDS 25 et 39 ont mis en œuvre un dispositif de recherche de salmonelles sur les avortements déclarés par les éleveurs.
Pour en savoir plus sur Salmonella Dublin, 3 fiches techniques sont à votre disposition.
Pourquoi cette étude ?
En santé animale, il n’existe en France pour les bovins qu’un seul vaccin, SALMOPASTÒ. De conception ancienne, il vise à protéger les animaux contre les formes cliniques de la salmonellose. Il ne dispose pas d’une indication pour la réduction de l’excrétion dans le cadre de son AMM et le fabricant se montre très prudent à l’évocation de cette hypothèse.
Des éleveurs utilisant ce vaccin déclarent ne plus avoir été confrontés à un épisode salmonelle, tandis que d’autres éleveurs n’ayant pourtant pas mis en place de vaccination après un épisode ne sont également plus confrontés à une nouvelle contamination pendant des années.
Dès lors, il est utile de chercher à exploiter les données locales disponibles en prenant un temps d’observation long (2000 à 2022) afin de chercher à répondre aux deux questions suivantes. Dans quelle mesure la vaccination limite-t-elle le risque d’apparition :
Si un programme de vaccination collectif durable devait être en capacité de résoudre nombre des conséquences négatives de Salmonella Dublin sur le massif jurassien, il faudrait alors l’envisager comme tel. Dans ce cas les GDS sauraient conduire un tel programme collectif.
Quelles sont les modalités de cette étude ?
L’étude consiste à croiser les données vaccination avec celles des cas identifiés grâce aux résultats d’analyse de santé animale et du programme de surveillance du lait des filières.
A cette fin, nous devons interroger les éleveurs sur leur pratique de (non) vaccination à l’égard de la salmonellose bovine et confronter cette pratique aux résultats issus de la surveillance des cas cliniques et des laits de tank. Un questionnaire leur est adressé par les GDS au cours de ce mois d’avril 2023 avec une réponse à saisir en ligne.
La période étudiée court de 2000 à 2022. Cette durée sera affinée en fonction des données recueillies lors de l’enquête auprès des éleveurs.
Les données relatives aux cas cliniques seront fournies par les GDS et les laboratoires départementaux et celles relatives à la surveillance sur le lait de tank par l’URFAC.
L’étude épidémiologique rétrospective est fondée sur le principe de l’analyse de survie. Elle consiste à comparer les délais de survenue de la maladie entre les élevages qui vaccinent et ceux qui ne vaccinent pas, tout en prenant en compte d’éventuels facteurs de confusion ou biais de sélection. Deux événements feront l’objet d’une analyse séparée : la survenue de la maladie clinique et la découverte de la bactérie dans le lait de tank.
Ce type d’étude présente aussi des limites en termes d’interprétation mais apportera évidemment des informations supérieures à celles d’expériences considérées isolément.
Rendez-vous cet automne pour les résultats de l’étude !