AG du GDS : Statut sanitaire au moins égal
mis en ligne le 22 mars 2024
Introduire un animal sur sa ferme, c'est prendre des risques sanitaires. C’est aussi s'approprier les moyens et outils pour vérifier que le bovin est sain.
Avant de laisser la parole à Caroline Mousseron de l'interprofession de la viande et à Maud Laffrique de la Chambre d'agriculture de la Marne, Cédric Chapuis, directeur et vétérinaire du GDS25, distille quelques chiffres.
" Huit bovins par minute passent une frontière de l'UE. En France, ce sont 2,8 millions de mouvements bovins chaque année. Dans le Doubs, en 2023, 19 358 introductions ont été réalisées. il faut y ajouter celles liées aux concours et les pâturages collectifs " énumère le directeur.
La situation sanitaire du département est bonne. Les élus du GDS25 veulent pérenniser les chiffres.
Alors que le programme d'éradication de la BVD se poursuit et permet d'ores et déjà à 364 élevages laitiers du Doubs d'arrêter le dépistage virologique pour aller vers un dépistage sérologique via les analyses de lait dès le 1er avril, Cédric Chapuis prévient :
" Introduire des animaux non issus du département sur votre ferme, c'est prendre beaucoup plus de risques que s'ils proviennent d'un élevage du Doubs. A minima, n'introduisez pas sur votre cheptel un animal issu d'un troupeau dont le statut sanitaire est inférieur au vôtre. Si les animaux viennent de loin, préférez un transport direct " somme le directeur.
Cédric Chapuis invite alors Caroline Mousseron, directrice de l'interprofession du bétail et de la viande (Interbev) BFC, a détaillé l'accord en cas de résultats sanitaires défavorables suite à l'achat d'un bovin.
L'accord interprofessionnel sur l'achat et l'enlèvement des animaux date du 10 juillet 2023. " Les 22 membres qui composent l'interpro l'ont signé " précise Caroline Mousseron.
Si des documents sanitaires sont exigés à l'achat d'un animal, il arrive qu'il faille plusieurs jours pour les récupérer. En théorie, un animal ne devrait pas franchir la porte de l'étable sans garantie sanitaire maximale. En pratique, c'est différent et ça peut générer quelques litiges.
" Il est impératif d'avoir un bordereau d'enlèvement des animaux avec des informations précises… Nous tenons des modèles à votre disposition " explique la directrice.
En cas de vice sur l'achat ou la vente de l'animal, le bordereau permettra d'ester devant une commission de conciliation, un tribunal arbitral ou un tribunal national en fonction de l'issue de chacune des audiences
" Quoi qu’il en soit, une action estimative avec une réduction du prix de l'animal ou une action rédhibitoire avec un retour de l'animal à l'expéditeur est possible. La liste des maladies dites rédhibitoires n'est pas exhaustive et évolue régulièrement " souligne l'intervenante.
Déjà dans la salle, une petite musique se fait entendre. " Le souci survient quand un animal est porteur d'une maladie, il suffit alors de quelques minutes pour contaminer ses congénères ". C'est vrai. Transparence et connaissance de l'état sanitaire de l'animal sont une priorité. L'outil Sanibov, indicateur sanitaire des bovins, mis en place dans le Grand Est est détaillé par Maud Laffrique en charge du dossier à la chambre d'agriculture et GDS-I (Groupement de défense sanitaire et identification) de la Marne.
" Dans un esprit de confiance entre les différents opérateurs et surtout pour maintenir la région à un bon niveau sanitaire, tous les acteurs ont joué le jeu " explique l'intervenante.
Une implication forte de la région Grand Est et des fonds européens ont permis à l'outil Sanibov de voir le jour. Il ne remplace pas le contrôle à l'introduction mais il donne une garantie supplémentaire. Concrètement, les transporteurs de bétails ont la possibilité d'interroger en ligne les indicateurs IBR et BVD pour un élevage et pour les bovins transportés. D'autres pathologies viendront au fil du temps. La protection des données (RGPD) oblige à signer un consentement indispensable aux échanges de données. De nombreux transporteurs sont affiliés.
"Exigez la sécurité auprès de vos opérateurs. La nationalisation de Sanibov est essentielle pour élargir la sécurité sanitaire et encourager un maximum d'éleveurs à entrer dans la démarche " insiste Maud Laffrique.
Un outil sanitaire sur lequel le GDS25 ne manquera pas de communiquer lors de sa mise en place dans le département.