Rapport moral et d'orientation pour 2025
mis en ligne le 20 mars 2025
Le GDS a tenu son Assemblée générale le vendredi 14 mars à Vercel. Face à plus de 100 éleveurs, le président Lionel Malfroy a fait lecture de son rapport moral et d'orientation, après que Cédric Chapuis le directeur ait présenté l'activité 2024 et que le vice-président Xavier Grosjean ait présenté les comptes 2024.
« Mesdames, Messieurs, Chers amis éleveurs,
C’est avec grand honneur et responsabilité que je vous présente ce rapport moral pour l’année 2024. Le Groupement de Défense Sanitaire du Doubs, à travers ses actions et ses incitations, a une fois de plus démontré son engagement envers la santé animale, la qualité des produits agricoles, le bien-être animal et indirectement - j’ose le dire - le bien-être des éleveurs que nous représentons. Car quand le troupeau va, l’éleveur a déjà un souci en moins.
L’année 2024 a été marquée par plusieurs points significatifs :
Nous continuons, en partenariat avec nos vétérinaires praticiens, à organiser des sessions de formation. Cette année, nous avons élaboré un nouveau module sur le thème de l’ébourgeonnage des veaux sans douleur … en attendant que le gène sans corne progresse. Cette nouvelle formation, comme les autres déjà disponibles, sont bien accueillies et permettent de renforcer les compétences de chacun et également d’échanger entre agriculteurs et vétérinaires.
Avec nos parlementaires, nos syndicats agricoles, l’EdE, nous avons réussi à faire comprendre la nécessité de garder un GDS neutre, distinct des services de la Chambre d’Agriculture. Au service de tous les éleveurs, le GDS doit rester indépendant vis-à-vis des intérêts commerciaux, politiques ou syndicaux. Cependant, nos partenariats variés illustrent bien le fait que l’indépendance du GDS ne signifie pas isolement.
Avec notre laboratoire départemental, le Conseil départemental et les coopératives Gén’IAtest et Franche-Comté Elevage, nous avons réussi à nous mettre autour de la table pour pouvoir effectuer toutes les analyses au niveau départemental et ainsi permettre à tous les éleveurs du Doubs de bénéficier prochainement d’une diminution des coûts d’analyses. Je tiens à les remercier et plus particulièrement le Conseil départemental pour son soutien financier.
Avec les services vétérinaires de l’Etat - la DDETSPP - nous avons pu échanger et construire tout au long de l’année sur l’évolution des différentes maladies et bien faire le lien entre les décrets et le terrain. Je les remercie d’avoir été réactifs et coopérants en cette fin d’année 2024 et début 2025 lors du changement chaotique de la société d’équarrissage.
Notre Cellule Départementale Opérationnelle de prévention de la maltraitance animale, sous la responsabilité de Xavier GROSJEAN que je remercie pour sa disponibilité et le travail effectué, continue d’avoir, malheureusement, une actualité importante.
Le GDS intervient désormais dans le parcours à l’installation pour que nos nouvelles générations comprennent l’existence du GDS, sa raison d’être et pourquoi il a été créé il y a 70 ans. Le sanitaire sur une exploitation doit être synonyme de rigueur. Si notre département a eu une bonne situation sanitaire, ça n’est pas par hasard mais grâce au travail effectué par nos prédécesseurs. Rappelons-nous le chemin parcouru avec les éradications successives de la brucellose, la tuberculose, la leucose, la rage, la fièvre aphteuse, le varron, en 2025 l’IBR et prochainement de la BVD. C’est la résultante de l’action collective et d’une équipe de salariés rigoureuse que je remercie.
Notre département connait - comme beaucoup d’autres - des défis dans le domaine de la santé animale. Cependant grâce à une surveillance assidue et la réactivité de nos éleveurs, nous avons réussi à gérer efficacement et à limiter l’impact économique sur nos exploitations en préservant la santé de nos bovins.
Pour l’IBR, nous devons être au rendez-vous de 2027 avec l’obtention du statut indemne à l’échelle de la France. Un Arrêté Ministériel impose la réforme des animaux infectés. Les animaux de troupeaux non indemnes n’ont qu’une destination possible, c’est l’abattoir. Je remercie les services de l’Etat d’agir envers les élevages non conformes afin d’obtenir ce statut « Pays indemne ».
L’outil SANIBOV présenté lors de notre dernière Assemblée Générale sera bientôt opérationnel. Il permettra à nos opérateurs commerciaux que je salue pour leur présence aujourd’hui, de connaitre notamment le statut IBR de chaque exploitation et d’éviter la contamination lors du transit. Dans le Doubs, il ne reste plus qu’un cheptel infecté et il devrait être assaini d’ici septembre prochain.
La BVD voit sa seconde phase d’éradication se déployer avec 226 exploitations éligibles à l’arrêt du dépistage virologique ayant optées pour le suivi sérologique sur lait de tank. Ces exploitations doivent rester vigilantes et dépister les veaux issus de femelles introduites gestantes. Les femelles introduites doivent aussi être dépistées en sérologie.
Techniquement, en concertation avec notre laboratoire et dans un souci économique, nous sommes passés à l’analyse en mélange de 20 prélèvements de biopsie au lieu de 10 prélèvements auparavant.
Cette année, c’est 300 autres exploitations à qui nous venons de proposer l’arrêt du dépistage systématique à la naissance au profit du suivi sérologique sur lait de tank.
La FCO en somnolence depuis quelques années était oubliée des éleveurs et beaucoup n’ont pas fait attention aux conseils du GDS lors des réunions de secteur l’hiver dernier. Nous incitions à vacciner les cheptels et à pourvoir les animaux en oligo-éléments et vitamines afin de mieux résister aux virus.
Deux sérotypes ont touché notre département. Celui de la FCO-3 au nord et de la FCO-8 au sud. Notre département n’a pas été épargné, avec de gros impacts sur nos exploitations : surmortalité, avortements, problèmes de reproduction, baisse de production, problème de qualité de lait, … sans oublier les difficultés pour commercialiser nos animaux.
L’Etat a su être réactif en mettant à disposition des éleveurs la possibilité de vacciner soi-même et de disposer de vaccins gratuits contre la FCO 3.
Votre GDS a communiqué sans cesse depuis l’été dernier, que ce soit en direct auprès de chacun, dans les réunions, diverses assemblées générales et bien sûr via notre site internet et la presse. Des rencontres ont eu lieu avec les opérateurs commerciaux, les syndicats, les vétérinaires afin que le discours soit identique pour tous : recommander la VACCINATION pour limiter l’impact économique sur nos exploitations et maintenir un cheptel en bonne santé.
Comme ces virus sont à transmission vectorielle et qu’ils étaient déjà bien présents, à la mi-septembre, nous avons décidé, en concertation avec les services de l’Etat, de maintenir les concours, les comices de l’automne après avoir analysé le sur-risque occasionné par ces mouvements en comparaison de ceux liés aux mouvements de pâture ou au commerce. Les données épidémiologiques montrent à postériori que la dynamique épidémiologique n’a pas été modifiée ou amplifiée par rapport aux départements voisins.
Pour 2025, la MHE est à prendre également en considération. Le cumul de trois virus différents peut être catastrophique pour notre département, d’où le maintien de notre recommandation de vacciner. Mais je ne vais pas plus développer puisque c’est le thème technique de notre Assemblée.
L’augmentation de maladies signalées dans divers pays plus ou moins proches (fièvre aphteuse, peste porcine africaine, peste des petits ruminants, influenza aviaire hautement pathogène) nous amène à rester vigilants et à adapter nos mesures préventives. C’est en unissant nos efforts et en intensifiant nos actions collectives que nous pourrons surmonter les difficultés.
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En 2024, notre équipe opérationnelle a évolué avec l’arrivée de Cédric FERNANDEZ en janvier, de Maëlys ROUGEOT en juillet et le départ de Sylvie RUSCONI. Je remercie notre directeur Cédric CHAPUIS et toute l’équipe pour leur engagement dans le sanitaire au quotidien. Je me permets de vous demander de les respecter. Notre personnel ne fait qu’appliquer les décisions prises en Conseil d’administration.
En conclusion, nous sommes dans une période où le sanitaire connait des turbulences avec l’arrivée de différents virus sur nos exploitations. Les enjeux de santé animale se complexifient, notamment avec les maladies à transmission vectorielle. Cependant, ensemble avec détermination, rigueur et solidarité, nous avons les capacités d’affronter ces défis.
Je tiens à remercier chacun d’entre vous pour votre implication et votre précieuse contribution au sein de notre GDS. Nous devons rester mobilisés, participer activement pour défendre la santé et le bien-être de nos animaux, tout en préservant la qualité de notre agriculture et la totalité de nos éleveurs.
Merci pour votre attention. »