Dermatose Nodulaire Contagieuse : entre extension et préparation de la vaccination obligatoire
mis en ligne le 17 juillet 2025
Apparue fin juin en Savoie, la dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale des bovins caractérisée par l’apparition brutale de nodules sur la peau et les muqueuses internes. Elle se transmet entre animaux essentiellement par piqûres d’insectes hématophages de type stomoxe ou taon. 24 foyers ont déjà été détectés. Une vaccination obligatoire est en préparation dans la zone réglementée.
Une semaine après l’Italie (Sardaigne, Lombardie), la France déclarait le 29 juin dernier pour la 1ère fois sur son territoire un foyer de Dermatose Nodulaire Contagieuse dans un élevage bovin laitier de Savoie. Une zone réglementée de 50 km de rayon a été mise en place et le lot épidémiologique concerné a été euthanasié sur place le lendemain de la confirmation. Cette zone réglementée a depuis été étendue à deux reprises en raison de la détection de nouveaux foyers dans des communes distantes de 6 et 30 km par rapport à la commune initialement concernée. Cette extension ne constitue pas une bonne nouvelle. Le non-respect de la réglementation est l’hypothèse la plus probable pour expliquer les foyers à 30 km. La zone réglementée concerne désormais tout ou partie des départements de Savoie (73), Haute-Savoie (74), Ain (01), Isère (38) et s’arrête à la limite de la frontière du Jura (Carte 1). Elle concerne également des communes en Suisse et en Italie.
En date du 16 juillet 18h, 24 foyers (lots épidémiologiques) correspondant à 15 élevages différents ont été déclarés infectés dans 5 communes.
La page de la maladie de la DNC détaille les principaux symptômes de cette maladie virale des bovins qui se transmet essentiellement par piqûres d’insectes hématophages de type stomoxe ou taon.
En complément des mesures de limitation des mouvements, l’Etat a engagé le chantier de la vaccination et des doses provenant d’Afrique du Sud viennent d’arriver en France. L’objectif est de commencer les 1ères vaccinations dès le lundi 21 juillet. Il s’agit d’enrayer la progression de la maladie et de limiter le nombre d’élevages touchés. A l’heure de la rédaction de cet article, tous les détails ne sont pas encore connus. La stratégie vaccinale sera limitée aux bovins de la zone réglementée. Ce sont les vétérinaires qui effectueront cette vaccination obligatoire à l’aide d’un vaccin vivant atténué ne nécessitant qu’une injection pour la primo-vaccination. L’immunité induite commencerait à être présente dès le 10ème jour avec une protection complète au bout de 21 jours. Un animal vacciné ne pourra pas faire l’objet d’un mouvement pendant 28 jours après l’injection.
Cette vaccination n’évitera pas le dépeuplement à un élevage vacciné qui serait déclaré infecté, comme pour un élevage non encore vacciné. Cette campagne de vaccination sera prise en charge par l’Etat.
Le recouvrement du statut indemne pour la zone réglementée soumise à la vaccination intervient au bout de 14 mois après le dernier dépeuplement ou la dernière vaccination.
Dans les Balkans, la vaccinationa permis l’éradication de cette maladie en 2 ou 3 ans. Elle a été efficace très rapidement puisque le nombre de foyers a chuté de 95%, passant de 7 483 en 2016 année du début de la vaccination à 385 en 2017. Ce sont les zones où elle a été moins bien appliquée qui ont mis plus de temps à obtenir l’éradication.
Afin que la vaccination se déroule vite et dans de bonnes conditions, notamment pour les génisses en pâture, le président du GDS 73 a sollicité le président du GDS 25 afin que 10 couloirs de contention puissent leur être prêtés. Le GDS a donc contacté des CUMA géographiquement proches et les plus au sud du Doubs. Nous les remercions pour leur réponse favorable et solidaire ainsi que celles qui se sont spontanément proposées.
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Cette recommandation s’applique aussi aux chevaux côtoyant des bovins car ils partagent les mêmes mouches piqueuses et taons, insectes principaux vecteurs de la propagation du virus.