DNC : confirmation de la contamination de trois autres bovins dans le foyer du Doubs
mis en ligne le 05 décembre 2025
La Préfecture du Doubs a apporté des compléments d'information sur le foyer de DNC de Pouilley-Français (voir communiqué). 4 bovins présentaient des lésions cutanées lors du dépeuplement et ont été analysés. 3 ont confirmé la présence du virus et étaient donc contaminants.
Ces résultats confirment que la maladie a circulé dans cet élevage, malgré la vaccination. Les lésions anciennes évoquent une contamination qui aurait eu lieu aux alentours de la vaccination, et donc avant que l’immunité vaccinale ne se soit installée (21 jours après l’injection selon le fabricant du vaccin). Les signes cliniques antérieurs à ceux qui ont entraîné le signalement au vétérinaire n’ont pas déclenché d’appel. Ils n’ont pas été vus ou n'ont pas été considérés comme devant être signalés.
D’une manière générale, deux facteurs pourraient expliquer l’impression d’une circulation virale à bas bruit :
De ces deux faits conjugués, l’expression clinique et la contagiosité de la maladie peuvent se retrouver amoindries. Malheureusement, le virus reste malgré tout présent et peut persister en restant parfois inaperçu, sur quelques animaux moins bien immunisés (par exemple par défaut de prise vaccinale, injection incomplète, …) et perdurer jusqu’à la reprise de l’activité vectorielle. C’est pourquoi les experts de cette maladie rappellent et martèlent que la stratégie vaccinale est complémentaire de la stratégie d’assainissement des foyers.
Le cas du Doubs soulève une certaine incompréhension sur le délai de 28 jours post vaccination qui est demandé pour autoriser certains mouvements.
Rappelons que ce critère n’est pas le seul, car les mouvements dérogatoires entre élevages d’une zone réglementée restent soumis à un Laissez-Passer Sanitaire et sont limités à des animaux destinés à l’engraissement, ou à des raisons de bien-être animal.
Si les animaux proviennent de la zone de protection et changent de zone ou de détenteur, il faut qu’ils soient de plus d’apparence saine (absence de nodules) attestée par un vétérinaire, et contrôlés de nouveau 28 jours après leur introduction.
La vaccination apporte avant tout une assurance collective contre la propagation du virus et ne saurait à elle seule garantir chaque individu vacciné. C’est la conjugaison des mesures de lutte (observation attentive et signalement du moindre signe évocateur, assainissement des foyers, vaccination collective, restriction des mouvements) qui permet d’assainir un territoire et de viser l’éradication.
Rappelons aussi que l’infection peut être asymptomatique chez certains individus, vaccinés ou non, et c’est pourquoi il faut raisonner à l’échelle des unités épidémiologiques (lots des animaux vivant ensemble et partageant les mêmes risques), voire des zones, et non des seuls individus.
On ne demande rien pour un bovin issu d’une zone indemne, et on en demande beaucoup pour un bovin issu d’une zone de surveillance et encore plus pour une zone de protection. C’est une gestion du risque épidémiologique, elle n’est pas parfaitement infaillible, mais elle a fait ses preuves, comme l’a montré l’exemple des Savoie qui ont connu près de 80 foyers, sans nouveau foyer depuis plusieurs mois.
La principale difficulté actuelle reste la compréhension de l’origine des nouveaux foyers, afin de mieux maîtriser ce risque. C’est pourquoi depuis le début de la crise, les GDS demandent avec insistance les résultats des enquêtes épidémiologiques conduites par les services de l’Etat ainsi que la matérialité des moyens qu’il a engagé pour obtenir des résultats.
Communiqué de presse de la Préfecture du Doubs : ICI