DNC : Evolution des foyers, nouvelles restrictions aux mouvements et rassemblements
mis en ligne le 16 décembre 2025
Un premier foyer de Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) a été confirmé le 29 juin 2025 en Savoie. Depuis, 113 foyers ont été enregistrés en Haute-Savoie, en Savoie, dans l’Ain, dans le Rhône, dans le Jura, dans les Pyrénées-Orientales, dans le Doubs, en Ariège, dans les Hautes-Pyrénées et dans la Haute-Garonne.
RAPPEL DES MISSIONS DU GDS :
Le groupement de défense sanitaire (GDS) est constitué de technicienne, secrétaire salarié et d’un conseil d’administration et bureau élus, lors des assemblées cantonales organisés dans le nord, le centre et le sud du département de l’Yonne.
Les membres élus sont bénévoles, ils permettent de donner voix à tous les éleveurs du département lors de prise de décision lors d’un conseil d’administration ou d’un bureau.
Le GDS est neutre et apolitique, son rôle est d’informer et aider les éleveurs sur les différentes maladies qui touchent notre pays, d’expliquer et faire mettre en oeuvre les consignes de l’état sur le territoire.
Les membres élus et le président
Pour plus d’information sur la Dermatite Nodulaire Contagieuse, télécharger la fiche «DNC : quelques éléments de compréhension»
Un premier foyer de Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) a été confirmé le 29 juin 2025 en Savoie.
Depuis, 113 foyers ont été enregistrés en Haute-Savoie, en Savoie, dans l’Ain, dans le Rhône, dans le Jura, dans les Pyrénées-Orientales, dans le Doubs, en Ariège, dans les Hautes-Pyrénées et dans la Haute-Garonne.
La stratégie sanitaire de lutte contre la DNC a porté ses fruits en Savoie et Haute-Savoie où il n’y a plus aucun foyer épidémique depuis le début du mois de septembre. Elle a également été une réussite dans le Rhône et dans l’Ain où les derniers foyers datent respectivement de mi-septembre et mi-octobre.
L’apparition récente de foyers dans l’Ariège et dans les Hautes-Pyrénées est préoccupante et résulte probablement de mouvements d’animaux, dont certains n’auraient pas dû avoir lieu, comme pour les foyers jurassiens. L’Italie et l’Espagne, également touchées, appliquent les mêmes types de mesures qu’en France.
Suite à l’apparition de foyers éloignés du cluster des Pyrénées Orientales, la DGAL a instauré des restrictions complémentaires pour les rassemblements et les mouvements de bovins en date du 12 décembre et jusqu’au 1er janvier 2026 :
Notre département de l’Yonne n’est pour le moment pas concerné par la DNC, cependant il faut rester extrêmement vigilant, les vecteurs restent actifs malgré l’arrivée de l’hiver. Vous devez également être prudent sur le transport des animaux et sur la biosécurité au sein de vos élevages. C’est en luttant ensemble que nous arriverons à éradiquer cette maladie.
Comment repérer la maladie et que faire en cas de suspicion ?
Les éleveurs doivent surveiller quotidiennement l’état de santé des animaux et alerter immédiatement leur vétérinaire sanitaire en cas de suspicion. Dans ce cas, le vétérinaire déclarera la suspicion à la DDETSPP et pourra réaliser les prélèvements nécessaires.
Des mesures conservatoires telles que l’isolement des animaux malades, l’interdiction de mouvements et le renforcement de la biosécurité devront être appliquées.
Pourquoi, lors de la déclaration d’un foyer, est-il nécessaire de dépeupler tous les bovins du lot contaminé ?
Du fait des caractéristiques de la maladie, de sa contagiosité et de sa durée d’incubation longue, l’éradication de la maladie n’est possible qu’en appliquant un dépeuplement total des bovins du lot contaminé, en plus des mesures de limitation de mouvements et de biosécurité.
De plus, le virus n’est pas systématiquement détectable par le sang. Il existe des bovins en apparence sains, qui ne pourront pas être détectés par prise de sang. Pour autant, ils présentent un risque de contagion élevé.
De plus, sans bâtiments hermétiques aux vecteurs, le confinement des animaux ne peut être une mesure efficace pour une maladie vectorielle. Les insectes peuvent entrer et sortir des bâtiments et ainsi continuer de répandre la maladie.
Par ailleurs, des études ont prouvé, qu’un animal infecté a une probabilité de 100% de transmettre le virus à un animal indemne, en période d’activité vectorielle.
Pourquoi ne soigne-t-on pas les animaux malades plutôt que de les dépeupler ?
La DNC est une maladie virale, il n’existe aucun médicament pour éliminer ce virus. Les bovins deviennent de plus en plus malades, une partie d’entre eux ne survivront pas (les animaux morts/improductifs représenteront 30 à 40% du cheptel à terme).
Tous les bovins atteints sont dangereux car ils sont hautement contagieux pour les autres bovins du cheptel et pour tous les cheptels voisins.
ATTENTION
Certains propos tendent à faire croire que des traitements basés sur de l’Ivermectine et des antibiotiques sont efficaces contre la DNC. Ces propos sont faux et infondés. La DNC est une maladie virale, donc l’Ivermectine (antiparasitaire) et les antibiotiques (efficaces sur les bactéries) sont totalement inefficaces.
Pourquoi ne pas vacciner l’ensemble du territoire français ?
L’objectif est d’éradiquer la maladie. De ce fait, la vaccination ne peut pas être conduite sur une base volontaire. Elle peut être imposée par l’Etat dans deux cas de figure :
Par ailleurs, la vaccination induit des restrictions fortes sur les déplacements de bovins vaccinés, qui ne peuvent plus être exportés dans les mêmes conditions qu’en l’absence de vaccination. En cas de vaccination généralisée, l’ensemble du territoire métropolitain perdrait son statut « indemne » vis-à-vis de la DNC.
Témoignage d’une éleveuse du département du JURA touché par la DNC
« C’est avec le coeur rempli de joie ce 13 décembre que je vous partage une partie de notre vécu à Flavien et moi. Précédemment nous vous avions parlé de notre tristesse et notre désarroi face à cette maladie qui terrifie le monde agricole en ce moment.
Aujourd’hui est une jour d’espoir pour nous puisque nous avons eu l’autorisation de remettre les vaches et veaux qu’il nous reste dans ce bâtiment qui a connu l’horreur.
Pendant ces 50 jours nous avions cette vision de la mort et du néant qui nous traversait l’esprit à chaque instant, mais aujourd’hui il y a de nouveau la vie et c’est ça qu’il faut garder en tête, l’espoir et l’apaisement nous permet d’être lucide sur cette maladie.
L’abattage est un acte affreux mais indispensable dans les zones non immunisées par le vaccin.
Le vrai problème n’est pas l’abattage mais la vaccination qui devrait être élargie.
L’abattage nous a enlevé 71 vies innocentes mais en a sauvé des centaines sur 20km à la ronde. Notre voisin qui est à 300m en est la preuve, il ne connaîtra pas la maladie grâce à notre rapidité. Notre dépeuplement est un sacrifice parmi tant d’autre qui permettra à l’élevage français de faire face.
Et c’est ça qu’il faut garder en tête, les éleveurs de Savoie, d’Ecleux et nous même partageons ce point de vue.
Alors pourquoi ne pas écouter la majorité des victimes de cette maladie ? Plutôt que de se faire influencer par les réseaux et les syndicats qui pour la plupart n’ont jamais connu le dépeuplement causé par la DNC…
S’il vous plaît ne laissez pas ces mouvements gâcher les sacrifices que l’on a fait et mettre en périls des élevages entiers…Merci… »
Source : GDS BFC, GDS CENTRE, GDS JURA