DNC : Les faits demeurent têtus et résistent aux injonctions
mis en ligne le 05 décembre 2025
Lionel Malfroy, président du GDS du Doubs et Philippe Monnet, président de la CIA25/90 prennent la parole dans l'édition du journal LA TERRE DE CHEZ NOUS du vendredi 5 décembre 2025.
Combien nous aimerions croire qu'une autre réalité sanitaire est possible ! Combien nous aimerions porter une stratégie qui permette d'épargner les troupeaux infectés et le moral des éleveurs !
Malheureusement, le dépeuplement opéré mardi a confirmé que les bonnes intentions ne suffisaient pas.
Plusieurs animaux présentaient des lésions anciennes indiquant que le virus circulait dans le troupeau : fallait-il ne pas dépeupler, attendre et prendre le risque d'une propagation du virus ? Par un vecteur encore actif ou des mesures de biosécurité mises à mal par des comportements inappropriés qui ont été largement illustrés mardi ?
Qui est en mesure de nous garantir une plus grande efficacité d'une gestion alternative pour préserver collectivement nos élevages sur la base d'arguments étayés ?
Car nous le disons sans détours. Le débat sur la stratégie sanitaire est tout à fait légitime. Mais il ne peut se conduire entre le samedi d'une annonce de foyer et le mardi suivant, jour du dépeuplement, dans le feu d'un déferlement de propos à l'emporte-pièces.
Ce n'est pas de gaieté de coeur que nous, les éleveurs et équipes mobilisés, avons subi la vindicte et la violence des actes et des propos des réseaux sociaux. Mais ce qui nous permet de garder le cap, ce sont les explications scientifiques des épidémiologistes, qui sans cacher les zones d'incertitudes, rappellent inlassablement que la meilleure stratégie à ce jour pour ERADIQUER la maladie reste le triptyque gestion des mouvements/dépeuplement/vaccination. Sans oublier la surveillance et la biosécurité !
La justesse d'une action ne se mesure pas à la violence des propos tenus, et nous faisons le choix de communiquer à bon escient, sur la base d'éléments objectifs, et en refusant d'instrumentaliser les détresses individuelles.
Nos organisations continueront donc à oeuvrer collectivement, au quotidien et sur le long terme, pour protéger l'élevage sur notre territoire et ses filières, pour protéger nos éleveuses et nos éleveurs mais également l'ensemble des femmes et des hommes qui travaillent quotidiennement pour notre agriculture.