FCO 3 : mieux vaut prévenir que guérir !
mis en ligne le 20 août 2024 - Bourgogne - Franche-Comté
Pascal MARTENS, président de GDS BFC et Christian DECERLE, président de la Chambre Régionale d'Agriculture de BFC lancent un appel à la prévention vaccinale contre la FCO à sérotype 3.
FCO 3 : mieux vaut prévenir que guérir !
Depuis 15 jours, la FCO 3 a fait son incursion sur le territoire national et provoque déjà des dizaines de foyers avec de la clinique importante, notamment dans les troupeaux ovins. La FCO 3 a une incidence importante sur la santé des animaux (près de 10% du cheptel ovin a été décimé aux Pays-Bas avec la FCO 3 en 2023) mais aussi sur les échanges commerciaux. Vous trouverez toutes les informations sur cette maladie sur le site de GDS BFC (www.gdsbfc.org) ou celui du Ministère (https://agriculture.gouv.fr/la-situation-de-la-fievre-catarrhale-ovine-fco-en-france)
Contre cette maladie vectorielle, véhiculée par des moucherons piqueurs (culicoïdes) très répandus, nous n’avons que quelques leviers à notre disposition :
Chaque levier a un intérêt, un coût et des limites, qu’il convient d’analyser au cas par cas.
1/ Le vaccin est gratuit en BFC, et essentiel pour prévenir la clinique chez les animaux
Nous disposons d’un atout indéniable avec la mise à disposition de vaccins (BLUEVAC 3, BULTAVO 3) mis au point dans l’urgence. Ils ont déjà fait leurs preuves aux Pays-Bas et en Belgique, même si la protection n’est pas totale et ne permet pas de bloquer complètement la virémie, ce qui ne leur permet pas de garantir les échanges. Ce sera le levier essentiel pour nous prémunir contre les effets de cette maladie, très sévère pour les ovins, et d’incidence non négligeable pour les bovins (baisse de production surtout).
L’Etat a décidé d’encourager la vaccination volontaire en prenant en charge le coût des vaccins sur la zone dite vaccinale. La région BFC fait partie de cette zone et nous recommandons donc fortement tout , en ayant conscience de la période estivale bien peu propice, aux éleveurs ovins et bovins de vacciner le plus rapidement leur troupeau reproducteur pour limiter les pertes dues au virus. Pour commander les vaccins, il suffit de s’adresser à son vétérinaire sanitaire qui adaptera les conditions de vaccination à l’élevage.
2/ La désinsectisation est obligatoire dans certains cas
La désinsectisation est une mesure souvent imposée pour les mouvements ou les rassemblements d’animaux. Elle peut être utile aussi lorsque la maladie sévit dans le secteur pour diminuer la charge virale transmise par les vecteurs. Les scientifiques s’accordent à dire que l’efficacité de la désinsectisation reste imparfaite et d’assez courte durée (7 jours) face à des moucherons comme les culicoïdes. La désinsectisation a aussi une incidence environnementale qu’il faut prendre en compte. Il faut donc l’utiliser de façon raisonnée et l’avis du vétérinaire vous sera utile pour cela.
3/ Les mouvements sont réglementés
La limitation des mouvements est déjà imposée par la réglementation qui impose des conditions (test PCR négatif et désinsectisation préalable de 14 jours) pour les animaux sortant d’une zone régulée (ZR). Cette mesure est aussi imparfaite, car la maladie se déplace avec les animaux, mais aussi avec le vent qui transporte les vecteurs porteurs du virus. Elle vise donc surtout à ralentir la progression de la maladie pour laisser le temps aux éleveurs de vacciner leur troupeau. Rappelons que l’immunité vaccinale met 3 semaines pour s’installer. Chaque jour gagné contre la diffusion de la maladie est un jour gagné pour l’acquisition de l’immunité. C’est pourquoi il faut limiter, temporairement tant que la maladie n’est pas parvenue sur notre territoire, les mouvements, notamment entre les zones de statuts différents, et les rassemblements.
Compte tenu de l’évolution de la maladie, il est à craindre que notre région soit impactée prochainement dans sa totalité. Et même si nos principaux débouchés (Italie, Espagne) acceptent des animaux vironégatifs (PCR négative) et désinsectisés (voir protocoles sur le site www.gdsbfc.org), il est indéniable que ce nouveau virus conduit à de nouvelles contraintes pour les éleveurs.
Nous restons vigilants sur l’évolution de la situation sanitaire, et sur les mesures mises en œuvre par l’Etat, sanitaires et d’accompagnement.
N’hésitez pas à solliciter nos organisations qui sont à votre disposition pour répondre à vos questions.
Pascal MARTENS Président de GDS BFC |
Christian DECERLE |