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Alors que le foyer détecté en Allemagne le 9 janvier dernier n’a pas diffusé au-delà, l’évolution est tout autre avec le premier cas hongrois détecté le 3 mars. La souche du virus de la fièvre aphteuse identifiée dans l’élevage bovin situé dans un village de à 2,5 km du Danube qui marque la frontière avec la Slovaquie et à environ 50 km de la frontière avec l’Autriche a ensuite été détectée le 20 mars dans 3 élevages bovins en Slovaquie, le long de la frontière avec la Hongrie. Un 4^ème élevage bovin a été détecté le 24 mars à 7 km des premiers. Puis un 5^ème, le 30 mars dans un élevage bovin situé à 60 km. Et le 6ème a été détecté le 4 avril. Dans l’intervalle, trois nouveaux élevages ont été détectés en Hongrie (cf carte 1). Les zones réglementées s’élargissent au fur-et-à mesure de ces découvertes successives et l’Autriche a mis en place une zone de surveillance dans sa partie Est. L’origine de la 1^ère contamination et les liens expliquant la contamination de chacun des élevages sont en cours d’investigation.

Tel que le prévoit la réglementation européenne une zone réglementée a été mise en place autour des foyers (zone de protection de 3 kms et zone de surveillance de 10 kms) avec dépeuplement des foyers et abattage préventif des animaux d'espèces sensibles dans les 3 kms autour de chaque foyer. Le déplacement de tout animal des espèces sensibles est même interdit temporairement dans un périmètre plus large, hors mouvement pour l’abattoir (carte 2).

Les différentes zones réglementées en Hongrie, Slovaquie et Autrice au 02/04/2025 – Commission européenne

Ils bavent, ils boitent, appelez votre vétérinaire sanitaire

La fièvre aphteuse est une maladie très contagieuse qui touche les animaux bi-ongulés (deux onglons : ruminants et porcs). Le virus est très résistant dans le milieu extérieur et se transmet par contact direct, indirect (activités humaines, véhicule, nourriture car le virus peut y subsister…) et même par le vent.

La maladie se caractérise par l’apparition de vésicules sur le mufle, dans la gueule, entre les onglons et sur les trayons. Les animaux sont fiévreux, salivent beaucoup et ne s’alimentent plus. Les vésicules se rompent et évoluent en aphte (cf photos).

Les bovins expriment très bien les symptômes, les petits ruminants beaucoup moins. Quant aux porcins, ils présentent des symptômes mais, surtout, ils multiplient et excrètent de très grandes quantités de virus. En raison de la forte contagiosité de la fièvre aphteuse, il est très probable que plusieurs animaux d’un même groupe soient atteints simultanément et que des symptômes apparaissent chez d'autres peu de temps après.

Les ongulés sauvages sont sensibles au virus, mais dans une moindre mesure que les animaux domestiques.

Signes cliniques chez les bovins : 

Signes cliniques chez les porcins : 

Grande prudence

Ces signes cliniques peuvent dans une certaine mesure rappeler ceux de la FCO et de la MHE.

Dans ce contexte chaque éleveur est appelé à la plus grande vigilance. Tout signe clinique ou comportement évocateur doit être obligatoirement rapporté au vétérinaire sanitaire.

La fièvre aphteuse est la maladie la plus contagieuse connue, ses conséquences sur les cheptels et sur l’économie agricole d’un pays sont catastrophiques : en 2001, 12,5 milliards d’euros en Grande-Bretagne et 765 millions d’euros en France, en particulier suite à la fermeture des frontières. En effet, le virus pouvant survivre dans les produits issus d’animaux infectés, l’exportation hors d’un pays infecté devient interdite non seulement pour les animaux vivants mais également pour les produits d’origine animale. L’objectif n’est pas ici la protection de la santé humaine, l’Homme ne présentant pas de risque, mais la protection de la santé animale.

Le respect des mesures de biosécurité est donc essentiel. Compte tenu de l’extrême gravité de ce virus (impact sanitaire et commercial), tant que la situation n’est pas clairement évaluée et circonscrite, nous vous demandons de n’introduire AUCUN bovin, ovin, caprin ou porc en provenance d’un pays étranger.

De même si vous deviez-vous déplacer dans un pays infecté ou accueillir des personnes en provenant, vous devez adopter des mesures de biosécurité (voiture, vêtements, ne pas ramener de nourriture d’origine animale ; …).