Saint-Vit : souffrance et réalisme
mis en ligne le 22 décembre 2017 - Doubs Bourgogne - Franche-Comté
Le cas de maltraitance animale de Saint-Vit a beaucoup occupé les médias grand-public locaux avec une place démesurée. Alors que nous étions dans l’action pour mettre fin à une situation de souffrance animale, d’autres étaient dans une forme d’agitation. Il est certain que nous n’avons pas tous les mêmes intérêts !
Les animaux étaient sous-alimentés, vivaient au milieu de cadavres et certains n’avaient pas d'accès à l’eau. Il était malheureusement aisé de constater la souffrance animale avec des séquelles irréversibles, couplée à une absence de qualification sanitaire, dangereuse pour les autres cheptels du département certes, mais pas pour la chaîne alimentaire comme cela a été dit par le représentant de la fondation BB.
A plusieurs reprises, des solutions ont été proposées au détenteur de ces animaux. La dernière en avril 2016, où la DDCSPP, le Conseil départemental (via le LVD25) et le GDS avaient établi un protocole et un plan financier pour l’aider à retrouver des qualifications qui lui aurait permises de vendre ces bovins normalement. Mais ce dernier a tout refusé.
C’est pourquoi la profession unie a soutenu la proposition de la préfecture pour traiter ce cas. A savoir : euthanasier les animaux en agonie ou en état de souffrance avérée, conduire à l'abattoir ceux qui avaient encore une valeur bouchère (afin de préserver les droits de la défense en cas d'action pénale), et placer à la fondation BB quelques animaux dans l’espoir d’en sauver une partie. Ils sont actuellement en quarantaine dans le département, dans un bâtiment sécurisé vis-à-vis des autres élevages, le temps des tests nécessaires pour leur faire retrouver les qualifications sanitaires et qu’ils acquièrent une protection contre la FCO. Sur ce point, permettez-moi d’être prudent car la vaccination n’est efficace que sur des animaux en bonne santé !
Parmi les animaux conduits à l’abattoir, le nombre d’animaux saisis (donc écartés de la chaîne de consommation) confirme le navrant constat et la décision de mettre fin au plus vite à la souffrance de ces animaux ; avec réalisme mais aussi beaucoup de courage.
Dans de pareilles situations, la règle est le placement des animaux conformes à une association reconnue. Dans le cas présent, ce n’était pas réaliste pour l’ensemble des animaux de ce cheptel. De plus sur un cas similaire, seulement 10 % des animaux avaient survécu malgré les bons soins apportés par l’association qui les avait recueillis.
Je remercie toutes les personnes qui ont œuvré à mettre fin à cette situation insupportable qui n'avait que trop duré. Il ne faudrait pas s’attacher à un cas isolé alors que les éleveurs s’évertuent à donner une alimentation saine, à ce que leurs animaux vivent dans un état de bien-être afin de fournir au consommateur des produits de qualité. Ce cas doit maintenant être traité par la justice, à la hauteur de sa gravité.
Jean-Pierre JACQUEMIN, Président du GDS 25