Les Groupements de Défense Sanitaire (GDS) sont nés d’une volonté commune de l’Etat, du syndicalisme agricole et des vétérinaires. Faisant le constat que les réglementations sanitaires ne seraient réellement applicables que si les éleveurs eux-mêmes étaient convaincus et mobilisés, l’Etat a cherché à promouvoir ces associations départementales dès 1951.
A l’origine, le rôle des GDS était donc d’accompagner les services vétérinaires dans la lutte contre les maladies réglementées au travers de l’information et de la sensibilisation des éleveurs, ainsi que la mise en place de mécanismes de solidarité, notamment financière.
Pour lutter contre la brucellose, la tuberculose et la fièvre aphteuse, la prophylaxie libre individuelle a été remplacée par une prophylaxie libre à forme collective. Elle est organisée « dans le cadre des Groupements de Défense Sanitaire capables d’imposer à leurs adhérents une discipline constante, base fondamentale du succès » (Circulaire 3724 du 21 juin 1954 relative à l’organisation et au fonctionnement des Groupements de défense sanitaire), et avec la nécessité d’assurer à la nation l’autosuffisance alimentaire.
Progressivement, les missions liées aux maladies réglementées ont évolué en prenant une dimension de plus en plus active. Au début des années 80, les GDS ont pris l’initiative de mettre en place des actions collectives portant sur d’autres maladies : en premier lieu pour la Rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR), puis le varron. Ces maladies présentaient un impact pathologique, économique et une entrave aux échanges commerciaux d’animaux.
Au fur et à mesure, les GDS ont apporté aux élevages une aide technique à l’intervention sur les foyers et se sont vus confier des missions administratives pour le compte de l’Etat, comme la gestion des ASDA (Attestation Sanitaire à Délivrance Anticipée).
Force de proposition, les GDS ont eu un rôle grandissant aux côtés des services de l’Etat pour se voir confier la gestion des introductions dans les cheptels bovins, puis la gestion des campagnes de prophylaxies obligatoires.
Parallèlement, ils se sont impliqués avec une approche plus individuelle, avec des actions portant sur des maladies infectieuses au retentissement économique important comme la BVD, la paratuberculose, la salmonellose … A cet effet ils se sont dotés de compétences techniques propres pour définir les actions et les coordonner, d’un financement autonome à travers la cotisation volontaire de leurs adhérents, et d’une indépendance juridique vis-à-vis du syndicalisme devenu multiple.
Des sections départementales se sont ouvertes aux élevages de petits ruminants. Les problématiques sanitaires émergentes ont conduit à la création de GDS Apicoles.
Pour mieux représenter les intérêts de la profession piscicole et aquacole pour ce qui concerne le sanitaire, à la demande du Syndicat aquacole régional, GDS Franche-Comté a ouvert une section aquacole dont le périmètre géographique s’étend à la Bourgogne.
A la suite des Etats Généraux du sanitaire, les GDS obtiennent une nouvelle reconnaissance en 2014 avec le statut d’Organisme à Vocation Sanitaire animal pour l’échelon régional.
C’est dans ce contexte qu’une réorganisation a été opérée afin de permettre la création de section Ovine et une section Caprine au sein de GDS Franche-Comté.
Les GDS sont donc passés d’un rôle initial d’accompagnement de l’Administration dans le domaine de la santé publique à une démarche active de prise en charge impartiale de la santé animale dans sa globalité : des questions sanitaires avec leurs impacts sur l’économie des exploitations, au commerce des animaux et à la qualité sanitaire des produits issus de l’élevage régional.
Dans le cadre de la fusion des régions administratives de Bourgogne et de Franche-Comté, et du renouvellement de reconnaissance des Organismes à Vocation Sanitaire régionaux, les GDS de Bourgogne et de Franche-Comté ont décidé de constituer le 21 mars 2019, le Groupement de Défense Sanitaire de Bourgogne - Franche-Comté.
Cette nouvelle fédération régionale s’articule aujourd’hui autour de 6 sections par espèce (bovine, ovine, caprine, porcine, aquacole et piscicole) qui restent autonomes dans leur fonctionnement. Tous les éleveurs de Bourgogne-Franche-Comté peuvent y adhérer, soit par le canal de leur adhésion au GDS départemental, soit en direct, selon le règlement interne défini par chaque section.
A cette occasion, le Président nouvellement élu a donné lecture de son rapport d'orientation.