Choix du département

Retour à Bourgogne - Franche-Comté

GDS de Côte-d'Or

1 rue des Coulots

21110 Bretenière

03 80 68 67 30

gds21@reseaugds.com

GDS du Doubs

130 bis rue de Belfort
CS 40939
25021 BESANCON Cedex
03 81 65 52 07
gds25@reseaugds.com

GDS du Jura

Route de Lons
Crançot
39570 HAUTEROCHE
03 84 43 01 71
gds39@reseaugds.com

GDS de Nièvre

ZA Le Clos Ry

58000 Sermoise sur Loire

03 86 90 18 90

Fax : 03 86 90 18 91

gds58@reseaugds.com

GDS de Haute-Saône / Territoire de Belfort

17 quai Yves Barbier
BP 40297
70006 VESOUL Cedex
03 84 77 14 17
gds70@reseaugds.com

GDS de l'Yonne

8 rue du pavé Saint Siméon

CS 20046

89000 Auxerre

03 86 94 81 87

Fax : 03 86 94 81 88

gds89@reseaugds.com

GDS de Saône et Loire

99, route des Grands Crus

Loché

71000 MÂCON

03 85 27 07 70

gds71@reseaugds.com

GDS de Bourgogne - Franche-Comté

1 rue des Coulots
21110 BRETENIERE
gdsbfc@reseaugds.com

GDS Apicole

Cliquez ici

Dermatose Nodulaire Contagieuse


La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie virale des bovins (buffles et zébus) caractérisée par l’apparition brutale de nodules sur la peau et les muqueuses internes. Elle s’accompagne généralement d’une forte fièvre et d’une inflammation des ganglions. Elle se transmet entre animaux essentiellement par piqûres d’insectes hématophages de type stomoxe ou taon.

Ce n’est pas une zoonose.

Plaquette synthétique de présentation de la maladie (GDS France et SNGTV)

 

Etiologie

Classification de l’agent pathogène

La DNC est causée par un virus de la famille des Poxviridae et du genre Capripoxvirus (CaPV), genre viral auquel appartiennent également les virus des varioles ovine et caprine.

Elle est inscrite sur la liste des maladies de catégorie A de la Loi Santé Animale européenne. Il s’agit donc d’une maladie à éradication obligatoire en raison de son impact sanitaire et économique.

  

Espèces affectées

Dans les conditions naturelles, le virus (DNCV) de la dermatose nodulaire contagieuse n’est pathogène que pour les bovinés. Seuls les bovins, zébus et buffles d’eau (Bubalis bubalis) extériorisent cliniquement la maladie. Des cas ont été rapportés au sein de la faune sauvage chez des espèces exotiques.

Ce n’est pas une zoonose.

 

L’importance économique de la maladie est double : outre l’atteinte de l’état général qui entraîne un amaigrissement important, une chute de la production lactée et une baisse de la fécondité, elle provoque des dégâts irrémédiables aux cuirs et peaux.

  

Phase de développement de la maladie

Voies d’infection

La transmission vectorielle semble représenter le mode de transmission prépondérant dans l’épidémiologie de la maladie. Si le rôle des Stomoxes est établi, d’autres insectes hématophages pourraient aussi être impliqués (Moustiques, Culicoïdes …).

La transmission directe et la transmission indirecte (par exemple via l’abreuvoir) sont considérées comme possible mais moindre.

 

Une fois guéri, un animal ne reste pas porteur du virus. Il existe en revanche la possibilité d’une infection asymptomatique mais cela reste peu documentée. La transmission mère-foetus est possible ainsi que la transmission iatrogène (via une aiguille).

  

Incubation

La période d’incubation varie de 4 à 14 jours mais elle peut atteindre un mois.

  

Voies d’excrétion

Les principales sources de virus sont les nodules, squames et croutes, le jetage, les larmes, la salive, la semence et le lait. Dans les lésions cutanées des animaux convalescents, le virus peut être isolé pendant 39 jours.

 

La résistance du virus est très grande dans le milieu extérieur : il faut au moins 80 jours à 20°C, 8-10 jours à 37°C et 1h à 56°C pour l’inactiver. En revanche, il est très sensible aux rayons ultra-violets.

  

Expression de la maladie — Symptômes

Phase d’éruption

Classiquement, la dermatose nodulaire contagieuse débute par une hyperthermie (> 40°C) qui peut persister durant deux semaines.

Habituellement, les symptômes généraux précèdent l’apparition des signes cutanés : l’hyperthermie s’accompagne d’abattement, d’une perte d’appétit, de larmoiement, de jetage, d’hypersalivation et d’une chute brutale de la lactation. Une adénite généralisée est présente : les ganglions peuvent décupler de volume.

 

Le premier signe cutané est l’apparition d’un hérissement des poils, suivi par l’apparition de nodules durs, arrondis et indolores, de 0,5 à 6 cm de diamètre, non adhérents. Ils siègent préférentiellement sur la tête (pourtour des yeux et du mufle), le cou, les membres et la mamelle.

On peut aussi trouver des nodules sur les muqueuses : bouche, nez, yeux, vulve, prépuce, ainsi que sur la trachée. Dans ce cas, ils sont peu saillants et de couleur gris-jaunâtre. Une conjonctivite peut s’installer, souvent associée à une kératite. Sur les muqueuses buccale et trachéale, ces nodules s’érodent, engendrant douleur et hypersalivation, empêchant l’animal de s’alimenter.

Lors d’atteinte de la mamelle, on observe un œdème prononcé et l’apparition de petits nodules puis d’ulcères, tant sur les trayons que sur la paroi de la mamelle elle-même. Des œdèmes sous-cutanés très étendus sont fréquents sur les lombes, le fanon et les membres, faisant parfois éclater la peau.

 

Une image contenant mammifère, texte, chien

Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.

Une image contenant mammifère, bétail, vache, bovin

Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.

 

 

 

Phase de nécrose

Lorsque les nodules ne s’indurent pas, ils se nécrosent et un sillon disjoncteur se forme autour de la lésion. Les nodules finissent par se dessécher et se détacher du tissu sous-jacent en deux à cinq semaines, laissant une plaie en cône à l’emporte-pièce (voir photo).

Une image contenant fourrure, capture d’écran, mammifère

Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.

 Lésions cutanées de deux mois en voie de cicatrisation (cliché J. M. Gourreau)

Dans les formes graves, l’état général s’altère rapidement et l’on peut observer une pneumonie, un arrêt de la rumination et une météorisation si des nodules affectent les piliers du rumen. Ces atteintes digestives et respiratoires sont plus fréquentes chez les jeunes. Leur évolution est très longue et les séquelles sont nombreuses (avortements, stérilité, tarissement de la sécrétion lactée, amaigrissement). La mort n’est pas rare : elle peut être due à une toxémie ou à la dénutrition.

 

Des formes bénignes, voire inapparentes, existent. Les symptômes généraux sont alors frustes ou absents, les nodules cutanés, quand ils existent, sont de petite taille et guérissent rapidement. En revanche, la réaction fébrile et l’hyperthermie sont constantes. Ces formes pourraient jouer un rôle dans le maintien de l’infection car le virus a été retrouvé dans la salive et le sperme d’animaux apparemment sains.

 

La nature des souches virales, l’âge des animaux, la race, l’état général associé aux conditions d’élevage mais aussi des facteurs individuels encore indéterminés semblent susceptibles influencer la sévérité des signes cliniques observés chez les animaux infectés.

La mortalité est faible, sauf dans le cas de maladies intercurrentes.

  

Diagnostic — dépistage

Diagnostic clinique et épidémiologique

Le diagnostic clinique est aisé en zone d’enzootie, l’éruption de nodules cutanés entourés d’un sillon disjoncteur étant caractéristique. Pour les races à poils longs ou en cas de forme clinique modérée, un examen du corps par palpation peut être plus adapté que le seul examen visuel.

On doit aussi prendre en compte la morbidité, inférieure à 50 % en zone d’enzootie mais souvent supérieure à 90 % dans un pays où la maladie n’existait pas.

  

Diagnostic différentiel

L’affection qui ressemble le plus à la dermatose nodulaire contagieuse est la pseudo-dermatose nodulaire ou maladie d’Allerton, due à un herpesvirus, le BHV2. Dans cette maladie, l’état général est peu atteint et les lésions consistent en des ulcères superficiels avec une guérison en 2-3 semaines.

Les autres maladies avec lesquelles on peut confondre la dermatose nodulaire contagieuse sous nos latitudes sont :

  • Leucose cutanée qui n’est pas contagieuse, nodules de taille très variable qui peuvent s’ulcérer,
  • Tuberculose cutanée, maladie rare dont les nodules sont situés sur le trajet des vaisseaux lymphatiques,
  • Varron (hypodermose) dont les nodules, fluctuants, sont essentiellement localisés sur le dos,
  • Démodécie, qui provoque l’apparition de nodules suivis de pustules et de croûtes,
  • Onchocercose dont les nodules sont situés sur la ligne ventrale, les articulations et les tendons,
  • Besnoitiose,
  • Dermatophilose.

 

Diagnostic de laboratoire

Sur l’animal vivant : il convient en première intention de réaliser des biopsies de nodules cutanés (2 à 4 nodules) et de prélever du sang (tube EDTA) en particulier au cours de la phase fébrile de la maladie et, le cas échéant, les sécrétions lacrymales, nasales et orales par écouvillonnage en fonction des signes cliniques observés (larmoiement excessif, jetage, hypersalivation…) au tout début de la maladie.

A l’autopsie, les nodules sur organes internes (poumons, tractus digestif, ganglions…) peuvent être éventuellement prélevés.

Virologie : réalisation de PCR

Un diagnostic d’urgence visant à identifier l’agent pathogène est réalisé par la mise en œuvre de PCR.

Dans les lésions cutanées des animaux convalescents, le virus peut être détecté jusqu’à 92 jours.

  

Sérologie : réalisation de test ELISA

Les prélèvements de sang sur tube sec (collection du sérum) pour analyse sérologique sont intéressants pour des foyers anciens (au-delà de 15 jours) et de ce fait, ne sont pas réalisés en première intention.

Le DNCV engendre l’apparition d’anticorps, détectables 14 jours après le début de l’infection et qui persistent en moyenne pendant 6 mois.

Les animaux qui survivent à la maladie présentent une immunité solide et durable. Les veaux nés de mères immunisées bénéficient de l’immunité passive colostrale pendant six à huit semaines.

  

Epidémiologie

La maladie évolue classiquement sous une forme enzootique, avec flambées périodiques lorsque les conditions climatiques sont favorables. Les foyers apparaissent en général aux périodes de pullulation des insectes.

 

Si la médiane de la vitesse de diffusion liée à la transmission vectorielle est relativement basse (de l’ordre de 7 à 8 km/semaine), la distribution de cette vitesse est hétérogène, ce qui reflète très vraisemblablement deux modes de diffusion :

  • Une diffusion de proche en proche et en tache d’huile attribuée à la transmission par les arthropodes et par contacts directs en bovins (moins de 10-15 km/semaine)
  • Une diffusion à moyenne-longue distance (plus de 15 km/semaine) probablement due au transport de bovins infectés.

 

Les foyers sont préférentiellement situés dans des zones humides, le long des rivières et près des collections d’eau, certainement en lien avec les populations d’insectes.

Des foyers ont été détectés jusqu’à 2 000 m d’altitude (Monténégro).

Dispositif de lutte

Mesures réglementaires

Un élevage déclaré infecté fait l’objet de mesure de dépeuplement afin d’éviter que cette maladie ne s’installe et ne se dissémine.

Une zone réglementée d’un rayon de 50 km est instaurée autour de chaque élevage infecté, avec notamment des mesures de :

  • Restriction de la circulation des animaux appartenant aux espèces sensibles,
  • De surveillance renforcée,
  • Éventuellement de vaccination.

Traitement

Aucun traitement spécifique n’est connu. Les soins aux animaux reposent sur l’atténuation des symptômes exprimés.

Prévention médicale -vaccination 

Sur autorisation de l’Union européenne, une vaccination à visée d’éradication peut être imposées aux détenteurs des espèces sensibles.

C’est un outil efficace ainsi qu’en atteste notamment les expériences bulgare et kosovar.

Prévention sanitaire

Pour une maladie telle que la dermatose nodulaire contagieuse, la prévention sanitaire repose essentiellement sur le respect de la réglementation.

Situation

Situation en France

Un premier foyer de dermatose nodulaire contagieuse a été confirmé le 29/06/2025. Il s’agissait du 1er foyer jamais détecté en France. Le fil d’actualité sera mis à jour au fil de l’évolution de la situation.

Situation en UE — Reste du monde

La dermatose nodulaire contagieuse est présente dans plusieurs régions du monde.

Une image contenant carte, texte, Monde, atlas

Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.

Foyers de DNC dans le monde entre le 01/01/2020 et le 5/11/2024. La DNC est enzootique en Afrique sub-saharienne (Source : EMPRES-i, novembre 2024)

 

La DNC a atteint les Balkans en 2015-2016 et a été éradiquée grâce à un ensemble de mesures de lutte, parmi lesquels une campagne de vaccination régionale qui a joué un rôle déterminant.

La DNC est présente en Afrique du Nord depuis 2023.

Santé humaine — la maladie et l’homme

La dermatose nodulaire contagieuse n’est pas transmissible à l’humain, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation, ni par piqûres d’insectes.

Il n’y a en outre aucun risque pour la santé humaine lié à la consommation de produits issus d’animaux infectés.