Les connaissances sur cette maladie récemment arrivée sur le territoire européen restent encore limitées et sont fondées sur l’expérience acquise des régions touchées.
La maladie hémorragique épizootique (MHE ou EHD pour « Epizootic haemorrhagic disease ») est une maladie virale vectorielle.
La MHE est une maladie non contagieuse. La transmission du virus EDH (ou EHDV) est exclusivement assurée par la piqûre infectante des moucherons piqueurs de type Culicoïdes (comme la FCO). Les infections sont donc saisonnières.
Il existe différents sérotypes. C’est le sérotype 8 qui circule en Europe.
La maladie hémorragique épizootique affecte les ruminants. Elle touche les cervidés mais aussi les bovins.
Les ovins, caprins et camélidés peuvent être réceptifs mais ne présentent pas de signes cliniques.
Ce virus n'affecte pas l'Homme.
Lorsque des symptômes s’expriment, ils sont proches de ceux engendrés par la FCO (fièvre, ulcérations du mufle, jetage, boiteries).
Pour les bovins, on peut constater une association de ces signes cliniques :
Plus de photos illustrant les symptômes : ICI
L’impact sur la reproduction n’est pas encore bien défini. Mais des avortements et des naissances de veaux chétifs sont observés.
Les ovins et les caprins peuvent s’infecter, ils sont réceptifs à la maladie, mais il ne semble pas exprimer de signes cliniques et ne sont pas malades. Ils sont néanmoins concernés par les mesures sanitaires réglementaires.
Une étude est attendue chez les ovins pour s’assurer de l’absence de signes cliniques.
Seul un diagnostic en laboratoire (analyse PCR) permet de faire la distinction avec la FCO et confirmer une suspicion.
Les prélèvements se font sur tube EDTA ou organes, préférentiellement la rate.
L’incubation est de 6 à 8 jours et la séroconversion a lieu en général entre 7 et 15 jours chez les bovins.
La virémie dure généralement 30 jours chez les bovins. La PRC reste positive plus longtemps (persistance moyenne d’environ 180 jours sur RT-PCR).
Il convient de limiter et sécuriser les mouvements de bovins, ovins et de caprins depuis une zone atteinte afin d’éviter une accélération de la propagation de la maladie et de désinsectiser les véhicules de transports qui traversent la zone.
GDS France propose une série de mesures de gestion en élevage touché par la maladie : ICI
Un vaccin est disponible depuis la rentrée 2024. Le vaccin Hepizovac (Ceva) est alloué par l’Etat dans la zone vaccinale MHE définie par l’Etat en septembre 2024. Il est également disponible sur le marché privé, mais la vaccination est aux frais de l’éleveur.
Dans le cadre des mouvements, la vaccination doit être obligatoirement réalisée par le vétérinaire afin d’être certifiée. Elle ne doit pas être réalisée le même jour qu’un vaccin contre une autre maladie.
La maladie est catégorisée D et E par la réglementation communautaire qui impose une obligation de surveillance de la maladie pour les éleveurs et de notification des foyers.
Elle interdit l’envoi à des fins d’élevage ou d’engraissement vers d’autres Etats membres de tout ruminant provenant de ces zones réglementées/régulées définies par un rayon de 150 km autour d’un foyer et ce pendant deux ans, sauf accords bilatéraux.
C’est l’Etat qui définit le zonage et assure la gestion de la MHE.
La MHE est connue de longue date en Amérique du Nord où elle affecte particulièrement le cerf de Virginie. Elle circule en Australie, en Asie, en Afrique du Nord et au Moyen Orient.
Le virus de la MHE a fait sa première apparition au sud de l’Espagne à l’automne 2022, probablement à la suite d’une dissémination par le vent depuis la Tunisie de culicoïdes infectés. Puis à compter de juin 2023, il a inexorablement progressé vers le nord jusqu’à être détecté pour la première fois en France, le 21 septembre 2023 dans le sud-ouest. Depuis le virus progresse doucement sur le territoire français.
Pour connaître l’évolution de la situation épidémiologique en France, se reporter sur le fil des actualités.
Il n’y a pas de restriction de mouvement en zone indemne (ZI).
Il n’y a pas non plus de restriction à l’intérieur de la zone régulée (ZR).
En cas de transit par la zone régulée ou de déplacement d’animaux de la zone indemne vers la ZR, il faut assurer une désinsectisation efficace du moyen de transport avant sa sortie de la ZR, afin d’assurer un retour en zone indemne en toute sécurité.
Les bovins, ovins, caprins ou cervidés des établissements situés dans la zone régulée (ZR) peuvent sortir de cette zone, selon les conditions suivantes :
Conditions de sortie de la zone régulée (sauf abattage sous 24 heures) :
Une attestation de désinsectisation et le résultat de l’analyse doivent accompagner l’animal.
Les moyens de transports également font l’objet d’une désinsectisation avant le départ des animaux de la zone régulée.
La réglementation européenne interdit l’envoi, vers d’autres Etats membres de l’Union européenne à des fins d’élevage, de tout ruminant provenant des exploitations situées dans le rayon de 150 kilomètres autour de chaque foyer. L’envoi direct pour abattage dans un autre Etat membre demeure quant à lui possible.
Des accords sont possibles. Ils existent pour l’Espagne, l’Italie, la Grèce et le Portugal notamment.
Les restrictions éventuelles à l’export dépendent des exigences à l’import prévues par chaque pays tiers.
A l’exportation selon les modalités définies par les pays tiers importateurs.
Depuis le 1er janvier 2024 c’est le dispositif FMSE qui a pris le relais. Les conditions d’éligibilité et d'indemnisation sont définies sur le site internet du FMSE : https://www.fmse.fr/les-programmes/programme-mhe-2024/