La paratuberculose est une maladie connue depuis 1895. Il s’agit d’une entérite (inflammation de l’intestin) chronique contagieuse et infectieuse appelée « maladie du boyau blanc » ou « maladie de Johne ».
C’est une maladie incurable qui touche principalement les bovins et les caprins et plus rarement les autres ruminants domestiques et sauvages.
Le germe responsable de la paratuberculose est Mycobacterium avium sp. Paratuberculosis, encore appelé Bacille de Johne. Il appartient à la même famille que le bacille de la tuberculose.
La croissance de cette bactérie est très lente : ainsi s’expliquent les délais d’au moins 6 semaines et jusqu’à 4 mois pour effectuer son isolement et la longue durée d’incubation de la maladie.
Cette mycobactérie est très résistante dans le milieu extérieur où elle peut survivre pendant plus d’un an dans l’eau stagnante et le fumier. Les conditions d’humidité et d’acidité (pH<6) sont les plus favorables à sa survie. En revanche, la sécheresse, et le pH alcalin lui sont défavorables.
Mycobacterium paratuberculosis résiste à la plupart des désinfectants mais reste sensible au lait de chaux à 10%, à l’hypochlorite de soude à 10% et au formol à 5%.
Chez le bovin, deux symptômes dominent largement le tableau clinique:
Généralement, durant toute l’évolution de la maladie, l’animal conserve son appétit, son comportement n’est pas modifié et sa température rectale reste normale.
L’animal malade fini par mourir dans un état de « maigreur extrême ».
Chez les caprins, le symptôme qui domine est un amaigrissement de l’animal qui s’installe progressivement pouvant aller jusqu’à la cachexie (« squelette ambulant »). Cet amaigrissement s’accompagne généralement d’une baisse de production de lait, d’une apathie et d’une anémie.
Généralement, durant toute l’évolution de la maladie, l’animal conserve son appétit, son comportement n’est pas modifié et sa température rectale reste normale.
Le caprin fini par mourir dans un état de « maigreur extrême ».
Pour confirmer une suspicion clinique ou mettre en œuvre un plan d’assainissement, les analyses de laboratoire reposent sur:
Technique |
Avantages |
Inconvénients |
Sérologie |
Simple Coût modéré Rapide |
Manque de sensibilité si l’infection des animaux n’a pas encore permis de développé suffisamment d’anticorps (faux-négatifs) |
Coproculture |
Possibilité d’avoir un résultat qualitatif (positif ou négatif) ou semi quantitatif (délai d’apparition) |
Long (12 à 18 semaines) Manque de sensibilité (faux-négatifs) liés intermittence de l’excrétion, hétérogénéité dans les fèces,…) |
PCR (sur matières fécales) |
Performance équivalent à la coproculture Rapide (48 heures) |
Manque de sensibilité (faux négatifs) Coût élevé |
Bactérioscopie(coloration de Zhiel-Neelsen) |
Simple Coût modéré Rapide |
Manque de sensibilité (faux-négatifs) Manque de spécificité (faux-positifs) Ne doit pas être employé en dépistage d’animaux asymptomatiques |
Pour faire un état des lieux du cheptel bovin, il est possible de réaliser des analyses sérologiques individuelles sur les reproducteurs de plus de 2 ans. Pour cela, des prises de sang individuelles doivent être réalisées par le vétérinaire. Le GDS peut participer aux frais d’analyses.
On peut considérer un cheptel comme assaini après 2 séries de contrôles sérologiques négatifs espacés d’environ 12 mois.
L’infection se fait tôt dans la vie de l’animal : les jeunes sont les plus réceptifs tout particulièrement pendant le 1er mois de vie mais restent sensibles jusqu’à l’âge de 6 mois environ.
Les principales matières infectieuses sont les bouses des animaux excréteurs.
Le mode de contamination se fait essentiellement par voie orale lors de la tétée d’un pis souillé ou par léchage de supports contaminés. Le lait et le colostrum peuvent également être contaminés.
La transmission entre espèce via les fèces est possible (de bovin à caprin ou ovin et réciproquement). La transmission trans-placentaire (de la mère au veau/chevreau lors de la gestation) n’est pas à exclure.
Après ingestion, les bactéries se localisent dans la muqueuse de l’intestin grêle inférieur et dans les ganglions lymphatiques associés. La période d’incubation est longue (plusieurs années).
Les mycobactéries se multiplient et entraînent des lésions intestinales amenant progressivement l’apparition de signes cliniques. Les symptômes apparaissent habituellement sur des animaux âgés de plus de 2 ans.
Aucun traitement spécifique n’est disponible pour les animaux en clinique déclarée.
Il convient de détecter les animaux infectés présents dans le troupeau en vue d’une réforme anticipée de ces animaux.
Seules des mesures sanitaires strictes permettent d’assainir les cheptels infectés et de protéger les cheptels indemnes de paratuberculose.
Un vaccin inactivé adjuvé contre la paratuberculose bovine « réduit le nombre d’animaux excréteurs, le développement des lésions et la charge bactérienne ». Cependant, l’immunité paratuberculose induite interfère avec le dépistage de la tuberculose. Ainsi, la vaccination n’est autorisée qu’au cas par cas par les services de la DD(CS)PP. Cette vaccination va aussi interférer avec le dépistage sérologique de la paratuberculose.
Aucun vaccin dispose d'une autorisation de mise sur le marché pour l’espèce caprine. Dans certains cas, une autorisation temporaire d’utilisation peut être délivrée.