La néosporose est considérée à l’heure actuelle comme l’une des principales maladies abortives des bovins (10 à 25 %).
Le cycle du parasite protozoaire responsable de la maladie, Neospora canimum, fait intervenir le chien et probablement d’autres carnivores sauvages.
La maladie se manifeste chez la vache essentiellement par des avortements :
L'avortement se déroule sans signe précurseur et la plupart du temps sans complication. Le pic d’avortement se situe entre 5 et 7 mois.
Une vache est infectée à vie et peut avorter plusieurs fois, mais cela concerne un faible nombre d'animaux (moins de 5 %).
La très grande majorité des veaux nés de vaches infectées (dites séropositives) est infectée. La plupart de ces veaux sont en en bonne santé.
Quelques-uns peuvent présenter des signes nerveux et locomoteurs : refus au lever, anomalies au niveau des yeux, contractures des membres … Certains présentent des retards de croissance. Ce sont des veaux peu viables qui vont mourir pour la plupart au cours du premier mois.
En cas d’avortements répétés, faire appel à votre vétérinaire pour effectuer (en plus de la brucellose obligatoire), des recherches sur d’autres causes possibles : salmonellose, listériose, BVD, fièvre Q…
Pour la recherche de la néosporose, c’est la recherche des anticorps sur le sang qui est utilisée en routine.
Si une sérologie est positive, cela ne veut pas nécessairement dire que le dernier avortement était dû à la néosporose. En revanche, la vache est infectée et a déjà avorté (ou avortera au moins une fois dans sa carrière) du fait de la néosporose.
Il faut procéder à des recherches sérologiques sur d’autres vaches pour cerner l’étendue de l’infection et la nature de la transmission (verticale ou horizontale) au sein du troupeau.
Chez le chien, la néosporose est le plus souvent inapparente (sous sa forme digestive). Le risque épidémiologique se situe uniquement lors de l’excrétion qui intervient rapidement après contamination et pendant une durée courte (10 jours). Un chien peut être excréteur tout en étant encore séronégatif.
L’analyse est théoriquement possible mais d’un intérêt très limité. Ce sont donc les règles d’hygiène classiques qu’il suffit d’appliquer : pas d’accès aux délivres ni aux auges.
Le carnivore (chien, renard), s’infecte en mangeant une délivrance contaminée. Une à deux semaines après, il excrète le parasite dans ses matières fécales pendant 15 jours. Il peut ainsi souiller l’aliment ou l’eau des bovins qui s’infectent par voie orale.
Il n’y a pas de contamination de vache à vache.
Si la femelle contaminée est non gestante, elle va s’immuniser. Une fois gestante, elle ne transmettra pas la maladie au foetus.
40 % des vaches infectées avortent une ou plusieurs fois. Si elle va à terme, une femelle gestante infectée transmettra le parasite à son veau dans 80% des cas. Puis elle s’immunise et ne devrait pas transmettre la maladie lors des gestations suivantes.
La génisses infectée in-utero est considérée comme infectée chronique. Elle transmettra le parasite à sa descendance quasi systématiquement. S’agissant de génisses, elles perpétuent l’infection au sein de lignées bien identifiées.