Le virus Schmallenberg (SBV) a été identifié pour la première fois en Europe à la fin de l’année 2011.
Ce virus s’apparente à la famillle de virus des Orthobunyavirus. Ce virus est transmis par des insectes piqueurs, des Culicoïdes.
La maladie de Schmallenberg n’est pas une maladie réglementée. Elle est aujourd’hui considérée comme une maladie d’élevage.
Le virus atteint les ruminants : ovins, bovins et caprins, sans se transmettre à l’homme.
On distingue deux formes du SBV :
Elle est la manifestation aigüe mais frustre de : diarrhée épisodique, hyperthermie et baisse de la production laitière. Ces symptômes peuvent être associés à un avortement précoce ou un retour en chaleur et ne concernerait que les bovins.
Elle est constatée au travers de la naissance de nouveaux nés malformés, d’avortements ou de mortinatalités. Ces symptômes sont la manifestation différée d’une infection in utero. Les malformations congénitales touchent principalement le squelette et le système nerveux.
Par ordre décroissant, les anomalies fréquemment observées sont les suivantes :
On peut également observer des agneaux putréfiés ou gangrénés avec arrachement des membres à la traction lors de la mise bas.
Les produits malformés sont très souvent non-viables chez l’ensemble des ruminants touchés, et associés à des avortements tardifs ou des naissances prématurées.
Veau mort dans ses premières heures de vie, présentant de l’arthrogrypose.
Les symptômes de la forme congénitale sont dits pathognomoniques, c’est-à-dire caractéristiques de la maladie, et donc permettant un diagnostic certain sans confusion avec une autre.
Une analyse PCR sur l’encéphale de l’avorton, du mort-né ou du nouveau-né malformé peut confirmer la présence du virus.
Une sérologie (Elisa indirect), à partir du sang du nouveau-né peut être réalisée, mais elle est significative seulement avant l’ingestion du colostrum (et donc des anticorps maternels).
La transmission est essentiellement vectorielle, en lien avec la piqure d’un insecte de la famille des Culicoïdes. Il semblerait que la capacité vectorielle soit importante pour une virémie de seulement quelques jours.
L’infection par le vecteur n’est possible que durant la période d’activité de l’insecte : généralement de mai à septembre. Compte-tenu de la durée de gestation des espèces sensible et de la période de sensibilité, on considère que le virus agit par vague (de circulation), dont l’impact est visible empiriquement entre septembre et août (de l’année suivante).
Il n’y a pas de traitement possible.
Concernant la forme aigüe du SBV, les effets sont temporaires et sans mortalité. Chez l’adulte, le SBV est donc sans grande conséquence.
La forme congénitale engendre quasi systématiquement la naissance d’animaux non-viables.
Deux AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) ont été accordées en 2013. Les fabricants n’ont plus donné suite aux vaccins, pour défaut d’utilisation sur le terrain.
La circulation du virus a entrainé des pertes variables dans les exploitations de France : avortement et mortalité. Certaines vagues de circulations ont plus d'impacts que d'autres.
Il n’y aucune exigence en matière de SBV à l’intérieur de l’Union européenne et donc aucune restriction particulière n’est mise en œuvre dans les exploitations suspectes ou foyers. Cette maladie n’impacte pas vraiment les échanges commerciaux internationaux d’animaux vivants.
La surveillance événementielle des formes congénitales de l’infection par le virus Schmallenberg a été initiée en France au début du mois de janvier 2012 avec la Plateforme ESA. Elle a permis de montrer que le virus a circulé massivement en 2011 et 2012 puis de façon moins intense à partir de 2013, probablement grâce à la proportion importante d’animaux infectés en 2011 et 2012.
Les résultats de la surveillance indiquent que la situation épidémiologique actuelle est enzootique avec des fluctuations d’incidence selon les années (probablement selon plusieurs facteurs : proportion de ruminants naïfs, abondance des vecteurs, conditions météorologiques…).
La surveillance du SBV congénital a été poursuivie les années suivantes jusqu'au 31 août 2018. Compte tenu de l’absence de mesures de prévention disponibles vis-à-vis de cette maladie et des connaissances déjà acquises, le dispositif de surveillance du SBV congénital est – depuis l’été 2018 – mis « en dormance » (avec possibilité de réactivation de la thématique si un changement important dans l’épidémiologie de la maladie se produisait).